Ces critères sont souvent utilisés comme aide au diagnostic, bien qu'il s'agisse de critères de classification destinés à la recherche et non de critères diagnostiques.
Clinique
Terrain
Adulte jeune (< 35-45 ans), formes juvéniles et plus tardives (voir LOPS) également possibles.
Agrégation de cas familiaux (manifestations articulaires et extra-articulaires du spectre des spondyloarthrites).
Synéchie et glaucome chronique avec risque de cécité sur uvéite à répétition.
Dilatation du cul-de-sac dural responsable de troubles neurologiques sensitivomoteurs aux membres inférieurs et de troubles génito-sphinctériens.
Complications systémiques :
cardiaque : insuffisance aortique, bloc auriculo-ventriculaire, trouble du rythme,
pulmonaire : dysplasie bulleuse kystique des apex, fibrose pulmonaire,
amylose AA,
ostéoporose,
pathologies cardio-vasculaires (AVC, IDM).
Facteurs de mauvais pronostic
Coxite.
Début précoce (avant 16 ans).
Dactylite.
Importance du syndrome inflammatoire.
Résistance aux AINS.
Tabagisme actif.
Présence de syndesmophytes au diagnostic.
Diagnostics différentiels devant une sacro-iliite
Autres causes de sacro-iliite
Infections : pyogènes, tuberculose, Brucellose, maladie de Whipple...
Arthropathie microcristalline.
Fièvre méditerranéenne familiale.
Sarcoïdose.
Maladie de Behçet.
Polychondrite atrophiante.
Lupus érythémateux systémique.
Syndrome PAPA (Pyogenic Arthritis Pyoderma gangrenosum and Acne), syndrome PASS (Pyoderma gangrenosum, Acne, Ankylosis Spondylitis and suppurative hidradenitis), maladie de Kawasaki de l’adulte.
+/- Rhumatisme du pityriasis rubra pilaire…
Autres atteintes des sacro-iliaques
Ostéose iliaque primitive.
Arthrose des sacro-iliaques (sujet sportif ou obèse, post-partum).
Sacro-iliaque accessoire ou autre variante de la normale, syndrome de Bertolotti (voir fiche)...
Hyperostose vertébrale engainante (maladie de Forestier).
Atteinte secondaire à une hyperparathyroïdie (résorption sous-chondrale donnant un aspect de pseudo-élargissement).
Fibrodysplasie ossifiante progressive, hypophosphatémie liée à l’X, pathologies de l’inactivation de la signalisation PTH/PTHrP (atteintes ankylosantes).
Rétinoïdes (œdème des sacro-iliaques résolutif à l'arrêt du traitement).
Tableau 2 - Prise en charge
Généralités
La prise en charge est adaptée au phénotype articulaire et extra-articulaire de la maladie.
Une thérapie ciblée n’est pas indiquée (sauf exception) en l’absence d’atteinte structurale des articulations sacro-iliaques, d’inflammation biologique, ou de signes inflammatoires à l’IRM.
Objectif : rémission, ou faible niveau d'activité de la maladie par défaut.
En cas d’inefficacité d’une thérapie ciblée, avant de changer de thérapie ciblée il convient d'éliminer :
Indication : toutes les formes axiales ou périphériques, à éviter si MICI associée.
Intérêts :
traitement symptomatique,
ralentissement de l’évolution de la maladie,
diagnostic : une efficacité rapide sur les symptômes et une réapparition de ceux-ci dans un délai de 48h suivant l'arrêt des AINS confortent le diagnostic de SpA.
Choix :
les propioniques (naproxène, ibuprofène, kétoprofène...) et les indoliques (indométacine) sont considérés comme plus efficaces,
le diclofénac ne doit pas être prescrit au long cours.
Modalités :
à poursuivre tant que la balance bénéfice/risque est favorable,
à prendre de préférence le soir en privilégiant les formes LP,
prise minimale sur 2 semaines avant de conclure à un échec et au changement d’AINS,
essai de 2 AINS avant de conclure à leur échec.
2e ligne
Forme axiale : thérapie ciblée
Indication :
absence de réponse ou réponse partielle aux AINS (2 AINS pendant ≥ 2 semaines chacun +/- traitements locaux), ET
une pathologie associée à la SpA : pathologie mécanique, syndrome fibromyalgique (voir fiche),
en l'absence de ces causes d'échec : changer de classe de thérapie ciblée,
réponse partielle (BASDAI = 3 ou 1,3 < ASDAS-CRP < 2,1) : discuter une augmentation de posologie ou une réduction de la durée des intervalles entre les doses.
Échappement secondaire : essayer une autre thérapie ciblée de même classe ou changer de classe.
Rémission prolongée (> 6 mois) : allongement prudent progressif de la durée des intervalles entre les doses, ou réduction de posologie.
Tableau 4 - Formes spécifiques
Formes spécifiques
Arthrites réactionnelles (ex-syndrome de Fiessinger-Leroy-Reiter)
Arthropathie inflammatoire «réactionnelle » à un processus infectieux : digestif le plus souvent, ou IST (voir fiche).
recherche du germe le plus souvent inutile en cas d'épisode digestif responsable, l'épisode étant généralement résolu lors de l'apparition de l'arthrite réactionnelle.
Traitement :
AINS,
traitement associé de l’IST le cas échéant,
infection digestive résolue au moment de l'arthrite réactionnelle, traitement non nécessaire.
Évolution :
épisode unique (durée < 4 mois), ou
récidive, ou
passage à une forme chronique :
10 à 20 % des cas,
facteurs de risque :
HLA B27+,
IST,
traitement identique à celui des SpA (voir tableau 2).
Ostéite chronique non bactérienne (OCN) chez l'adulte (ex SAPHO)
signes généraux importants : altération de l’état général +/- fièvre,
oligoarthrite :
prédominant aux membres inférieurs,
+/- tableau de pseudo-PPR avec cervicalgie et douleur de la ceinture scapulaire, ou tableau de pseudo-SDRC en phase chaude avec œdème douloureux chaud et distal d'un pied et de la cheville,
œdèmes asymétriques des membres inférieurs prenant le godet.
Biologie :
syndrome inflammatoire important,
liquide articulaire peu inflammatoire,
recherche du HLA-B27 pouvant être utile au diagnostic (retrouvé moins fréquemment que dans les spondyloarthrites),
Imagerie : signes radiologiques de SpA (voir tableau 1).
Traitement :
peu corticosensible,
AINS moins efficaces que chez les sujets jeunes.
Évolution sur plusieurs années.
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Ordotype ne se substitue ni à la décision ni à la responsabilité de prescription du professionnel de santé.
Prescription d'IPP en cas de traitement par AINS
Indications
Co-prescription d’IPP et d’AINS en prévention de l'UGD uniquement si :
personnes ≥ 65 ans, ou
antécédent d’ulcère gastrique ou duodénal (dans ce cas une infection à H. pylori doit être recherchée et traitée, voir fiche), ou
association de l'AINS à (pour rappel : ces associations doivent de principe être évitées) :
un antiagrégant plaquettaire (notamment l’aspirine à faible dose et le clopidogrel), ou
un corticoïde, ou
un anticoagulant.
Les IPP doivent être interrompus en même temps que le traitement par AINS.
IPP inutiles pour prévenir les complications digestives des antiagrégants plaquettaires/anticoagulants (sans AINS) chez les patients ayant un faible risque de complication (pas d’antécédents d’UGD ou d’hémorragie digestive haute notamment).
Surveillance plaquettaire systématique des plaquettes en cas de situation à risque intermédiaire ou élevé de thrombopénie induite par l'héparine (TIH) :
risque intermédiaire :
patient présentant un cancer.
traitement par HBPM à dose prophylactique ou curative et contexte chirurgical (dont césarienne) ou traumatique (immobilisation...).
traitement par HNF à dose prophylactique.
antécédents d’exposition à une HNF ou aux HBPM dans les 6 derniers mois (en cas de réintroduction après une exposition récente, la chute des plaquettes peut être très rapide).
risque élevé :
traitement par HNF et contexte de chirurgie (dont césarienne).
traitement par HNF à dose curative.
circulation extracorporelle.
Un traitement par HBPM à dose prophylactique ou curative ne nécessite pas de surveillance systématique des plaquettes en contexte médical (sauf cancer) ou obstétrical (sauf chirurgie, dont césarienne) ou en cas de traumatisme mineur.
Modalités
Le rythme de surveillance des plaquettes n'est pas consensuel. La proposition retenue ici est celle des recommandations de l'ANSM (2011).
avant l'introduction du traitement ou au plus tard 24h après son introduction,
puis 2 fois par semaine pendant 1 mois,
puis 1 fois par semaine jusqu'à l'arrêt du traitement (la nécessité de poursuivre la surveillance au-delà de 4-6 semaines n'est pas consensuelle),
et à chaque fois que nécessaire en cas de signes évocateurs de TIH :
aggravation ou nouvelle suspicion d’événements thrombo-emboliques veineux et/ou artériels,
lésion cutanée douloureuse au point d’injection sous-cutanée,
manifestation systémique anaphylactoïde.
Situation ne nécessitant pas de surveillance plaquettaire systématique : dosage plaquettaire :
avant l'introduction du traitement ou au plus tard 24h après son introduction,
à chaque fois que nécessaire en cas de signes évocateurs de TIH :
aggravation ou nouvelle suspicion d’événements thrombo-emboliques veineux et/ou artériels,
lésion cutanée douloureuse ou nécrose au point d’injection sous-cutanée,
manifestation systémique anaphylactoïde lors de l'injection.
Interprétation
Risque de TIH évalué par le score des 4T (calculateur) :
0 à 3 : risque faible
4 ou 5 : risque modéré
6 à 8 : risque élevé
Toute suspicion de TIH ou score 4T ≥ 4 doit conduire à un arrêt immédiat du traitement par HBPM et à solliciter un avis spécialisé en urgence pour introduire un relais par anticoagulant non héparinique et poursuivre les explorations par un dosage des anticorps anti-PF4.