Dermatite atopique

Tableau 1 - Diagnostic positif
Clinique
Message cléLe diagnostic est clinique.

Signes cliniques

  • Antécédents familiaux d'atopie fréquents mais non indispensables.
  • Prurit et xérose +++.
  • Phase aiguë (image) :
    • lésions érythémateuses et vésiculeuses souvent rompues,
    • érosion, suintement, croûtes.
  • Phase chronique :
    • lésions érythémato-squameuses (image),
    • lichénification des zones de grattage (image).
  • Localisations préférentielles selon l'âge :
    • nourrisson : zones convexes du visage et des membres, plis du cou, cuir chevelu,
    • enfant > 2 ans : plis notamment coudes et genoux,
    • adolescent et adulte : visage et cou.
  • Toujours rechercher d'autres manifestations atopiques :
    • asthme (voir fiche),
    • rhinite (voir fiche),
    • conjonctivite (voir fiche),
    • allergies alimentaires.
  • Évaluer le retentissement sur le sommeil.
Critères diagnostiques de Williams
  • Prurit (critère obligatoire), ET
  • ≥ 3 critères parmi :
    • antécédent personnel d'asthme ou de rhinite allergique,
    • début avant 2 ans,
    • antécédent de lésions des convexités chez le nourrisson,
    • lésions des plis chez l'enfant,
    • peau sèche généralisée.
Paraclinique
  • Aucun examen n'est nécessaire en 1re intention en cas de forme typique.
  • Aucun intérêt des tests allergologiques en 1re intention. Indication en cas d'allergie associée (alimentaire ou respiratoire) ou de suspicion d'eczéma de contact.

 

*Le traitement topique par tacrolimus peut être plus cher et moins bien remboursé que les dermocorticoïdes. Pour limiter les sensations de picotements et de brûlures cutanées liées au traitement par anticalcineurine, il est préférable de débuter par un dermocorticoïde avant de switcher pour un anticalcineurine.
Tableau 2 - Prise en charge
Éducation
(version imprimable)
  • Règles hygiéno-diététiques :
    • application généreuse et fréquente d'émollients sur tout le corps (parfois mal tolérés à la phase aiguë),
    • utilisation de pain surgras ou de syndet pour la toilette,
    • éviter les douches très longues ou très chaudes,
    • garder les ongles courts,
    • éviter les textiles irritants et l'exposition au tabac.
  • Lutte contre les idées reçues sur les dermocorticoïdes pour favoriser l'observance du traitement.
Dermocorticoïdes
(proposition d'ordonnance)
  • Choix :
    • âge ≤ 2 ans : dermocorticoïdes d'activité modérée,
    • visage, plis ou région anogénitale : dermocorticoïdes d'activité modérée (alternative : traitement topique par anticalcineurine* sur avis spécialisé),
    • corps : dermocorticoïdes d'activité forte (à partir de 2 ans),
    • lésions lichénifiées :
    • zones suintantes et/ou plis : crèmes,
    • zones pileuses : lotions ou gels.
  • Modalités :
    • 1 application par jour jusqu'à disparition des lésions,
    • quantité suffisante : la quantité déposée sur la phalangette de l'index peut couvrir une surface équivalente à 2 deux paumes des mains,
    • arrêt du traitement lors de la disparition des lésions (il n'est plus recommandé d'arrêter les dermocorticoïdes en espaçant les applications).
  • Traitement d'entretien (ordonnance) :
    • en cas de rechutes fréquentes,
    • 1 application par jour de dermocorticoïdes d'activité modérée sur les zones habituellement atteintes, durant 2 à 3 jours consécutifs par semaine.
  • Évaluer régulièrement l'observance.
Autres
  • Immunothérapie allergénique (allergènes inhalés et acariens) en cas de :
    • présence d'autres manifestations allergiques associées (asthme, rhinite allergique...),
    • forme sévère et résistante au traitement.
  • Prurit : les recommandations européennes proposent de ne pas utiliser d'antihistaminique ou d'ISRS dans la prise en charge du prurit (absence d'efficacité). En cas de prurit important un traitement par photothérapie pourra être discuté (avis spécialisé).
  • Médecines dites complémentaires : les recommandations européennes se positionnent contre le recours à l'acupuncture, à la phytothérapie, aux herbes médicinales chinoises et au sérum sanguin autologue comme traitement standard.
  • +/- Cures thermales.
  • Régimes d’éviction alimentaire non recommandés.
Forme sévère ou résistante
  • Avis spécialisé.
  • Traitement topique par anticalcineurine (tacrolimus). 
  • Bains d'eau de Javel diluée.
  • Traitements systémiques : anticorps monoclonaux, immunosuppresseurs, photothérapie.
  • Immunothérapie allergénique (allergènes inhalés et acariens) en cas de forme modérée à sévère en échec de traitement.
Évolution
  • Disparition fréquente dans l'enfance.
  • 3 à 5 % des enfants évoluent vers une forme de l'adulte.
Grossesse
  • Aggravation possible de la dermatite atopique, surtout au 2e et 3e trimestre.
  • Ne pas sous traiter les patientes.
  • Traitements de 1re ligne :
    • émollients,
    • dermocorticoïdes d'activité modérée ou forte (classe 2 ou 3),
    • discuter un traitement topique par anticalcineurine* (avis spécialisé) sur les zones à fort risque d'apparition de vergetures (notamment abdomen, seins, cuisses) ou d'atrophie cutanée (visage, plis, région anogénitale). Ces risques étant majorés par les dermocorticoïdes,
    • en cas de poussée intense une corticothérapie orale de courte durée peut être proposée.

 

Tableau 3 - Complications
Complications
  • Impétiginisation par surinfection à S. aureus (voir fiche).
  • Syndrome de Kaposi-Juliusberg (voir fiche) :
    • surinfection par HSV1,
    • urgence médicale.
  • Impact sur la qualité de vie.
  • Eczéma de contact aux allergènes des topiques appliqués sur la peau.
  • Complications oculaires (kératocônes, kératite...).

 

Tableau 4 - Dermocorticoïdes
Contre-indications formelles
  • Dermatoses infectieuses.
  • Lésions ulcérées.
  • Acné et rosacée.
Modalités de prescription
  • Galénique :
    • crème : facilité d'application,
    • pommades : lésions sèches, épaisses, squameuses,
    • gels et lotions : plis et zones pileuses,
    • shampoing et mousses : cuir chevelu et muqueuses.
  • Occlusion (vidéo) :
    • application d'un dermocorticoïde de classe 1-2 sous un linge ou bandage humidifié recouvert d’un linge sec,
    • durée limitée (1h à 1 nuit, 1 fois par jour pendant 1 semaine maximum),
    • intérêt essentiellement pour les paumes et les plantes ou en cas de lésions localisées résistantes.
Classification
Classe 4
(très fort)
  • Clobétasol propionate 0.05 %.
  • Bétaméthasone dipropionate 0.05 %.
Classe 3
(fort)
  • Bétaméthasone valérate 0.10 %.
  • Bétaméthasone dipropionate 0.05 %.
  • Désonide 0.10 %.
  • Diflucortolone valérate 0.10 %.
  • Difluprednate 0.05 %.
  • Fluticasone propionate 0.05 % (crème) ou 0.005 % (pommade).
  • Hydrocortisone acéponate 0.127 %.
  • Hydrocortisone butyrate 0.10 %.
Classe 2
(modéré)
  • Bétaméthasone valérate 0.05 %.
  • Désonide 0.10 % ou 0.05 %.
  • Difluprednate 0.02 %.
  • Fluocortolone 0.50 %.
Classe 1
(faible)
Hydrocortisone 1 % ou 0.5 %.
Effets secondaires
Locaux
  • Effets secondaires :
    • allergie de contact à évoquer en cas d'eczématisation ou d'aggravation des lésions sous traitement,
    • atrophie, dermatites roséiformes du visage, infections cutanées, effets hormonaux,
    • Ccomplications ophtalmologiques (en cas d'utilisation sur les paupières) voir tableau 3.
  • Facteurs de risque :
    • traitement prolongé,
    • grandes surfaces traitées,
    • peau altérée,
    • occlusion avec dermocorticoïdes de classe 3 ou 4,
    • enfant.
GénérauxVoir fiche

rhumato
Soins palliatifs
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Prescription d'IPP en cas de traitement par AINS
Indications
  • Co-prescription d’IPP et d’AINS en prévention de l'UGD uniquement si :
    • personnes ≥ 65 ans, ou
    • antécédent d’ulcère gastrique ou duodénal (dans ce cas une infection à H. pylori doit être recherchée et traitée, voir fiche), ou
    • association de l'AINS à (pour rappel : ces associations doivent de principe être évitées) :
      • un antiagrégant plaquettaire (notamment l’aspirine à faible dose et le clopidogrel), ou
      • un corticoïde, ou
      • un anticoagulant.
  • Les IPP doivent être interrompus en même temps que le traitement par AINS.
  • IPP inutiles pour prévenir les complications digestives des antiagrégants plaquettaires/anticoagulants (sans AINS) chez les patients ayant un faible risque de complication (pas d’antécédents d’UGD ou d’hémorragie digestive haute notamment).
Ordonnances
(dose préventive)

Surveillance des plaquettes sous héparine
Indications
  • Surveillance plaquettaire systématique des plaquettes en cas de situation à risque intermédiaire ou élevé de thrombopénie induite par l'héparine (TIH) :
    • risque intermédiaire :
      • patient présentant un cancer.
      • traitement par HBPM à dose prophylactique ou curative et contexte chirurgical (dont césarienne) ou traumatique (immobilisation...).
      • traitement par HNF à dose prophylactique.
      • antécédents d’exposition à une HNF ou aux HBPM dans les 6 derniers mois (en cas de réintroduction après une exposition récente, la chute des plaquettes peut être très rapide).
    • risque élevé :
      • traitement par HNF et contexte de chirurgie (dont césarienne).
      • traitement par HNF à dose curative.
      • circulation extracorporelle.
  • Un traitement par HBPM à dose prophylactique ou curative ne nécessite pas de surveillance systématique des plaquettes en contexte médical (sauf cancer) ou obstétrical (sauf chirurgie, dont césarienne) ou en cas de traumatisme mineur.
Modalités
  • Le rythme de surveillance des plaquettes n'est pas consensuel. La proposition retenue ici est celle des recommandations de l'ANSM (2011).
  • Situations nécessitant une surveillance plaquettaire systématique (voir ci-avant) : dosage plaquettaire :
    • avant l'introduction du traitement ou au plus tard 24h après son introduction,
    • puis 2 fois par semaine pendant 1 mois,
    • puis 1 fois par semaine jusqu'à l'arrêt du traitement (la nécessité de poursuivre la surveillance au-delà de 4-6 semaines n'est pas consensuelle),
    • et à chaque fois que nécessaire en cas de signes évocateurs de TIH :
      • aggravation ou nouvelle suspicion d’événements thrombo-emboliques veineux et/ou artériels,
      • lésion cutanée douloureuse au point d’injection sous-cutanée,
      • manifestation systémique anaphylactoïde.
  • Situation ne nécessitant pas de surveillance plaquettaire systématique : dosage plaquettaire :
    • avant l'introduction du traitement ou au plus tard 24h après son introduction,
    • à chaque fois que nécessaire en cas de signes évocateurs de TIH :
      • aggravation ou nouvelle suspicion d’événements thrombo-emboliques veineux et/ou artériels,
      • lésion cutanée douloureuse ou nécrose au point d’injection sous-cutanée,
      • manifestation systémique anaphylactoïde lors de l'injection.
Interprétation

Risque de TIH évalué par le score des 4T (calculateur) :

  • 0 à 3 : risque faible
  • 4 ou 5 : risque modéré
  • 6 à 8 : risque élevé

Toute suspicion de TIH ou score 4T ≥ 4 doit conduire à un arrêt immédiat du traitement par HBPM et à solliciter un avis spécialisé en urgence pour introduire un relais par anticoagulant non héparinique et poursuivre les explorations par un dosage des anticorps anti-PF4.