Généralités |
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- Les mesures associées à la corticothérapie au long cours sont peu consensuelles.
- La fiche suivante a été réalisée à partir des indications retrouvées dans les sources.
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Bilan préthérapeutique |
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Clinique | - Poids, taille, IMC, tension artérielle.
- Recherche de foyers infectieux (dentaires, ORL, urinaires...), bandelette urinaire.
- Recherche de facteurs de risque cardiovasculaire.
- Si facteurs de risque cardiovasculaire : ECG.
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Biologique (ordonnance)
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- Kaliémie.
- Glycémie à jeun.
- HbA1c.
- Exploration d'une anomalie lipidique.
- 25(OH) vitamine D, calcémie, phosphorémie.
- Sérologie VHB si posologie :
- ≥ 20 mg/j durant ≥ 4 semaines, ou
- ≥ 10 mg/j au long cours.
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Autres | - Ostéodensitométrie (si corticothérapie ≥7,5 mg/jour d’équivalent prednisone durant ≥ 3 mois) (ordonnance).
- Radiographie de thorax (ordonnance).
- Avis psychiatrique si facteurs de risque (voir ci-après).
- IGRA si facteurs de risque de tuberculose (voir ci-après, ordonnance). Non remboursé en ambulatoire dans cette indication.
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Prévention des complications |
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Éducation |
Version imprimable |
Ostéoporose |
Voir fiche Ostéoporose |
Prévention cardiovasculaire et métabolique |
Surpoids | - Consultation diététique.
- Limiter les apports caloriques globaux.
- Alimentation équilibrée.
- Renforcer la pratique d'exercice physique :
- ≥ 30 minutes par séances,
- ≥ 5 jours par semaine.
- Mesure du poids à chaque consultation et mensuellement.
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Diabète | - Pas d'intérêt démontré à un régime hypoglucidique.
- Dépistage d'un diabète :
- initiation :
- glycémie à jeun et HbA1c avant l'introduction du traitement (dépistage d'un diabète pré-existant),
- surveillance initiale :
- au moins 1 glycémie post-prandiale, l'après-midi, dans la semaine suivant l'introduction du traitement (ordonnance IDE),
- idéalement glycémie pré et post-prandiale aux 3 repas les jours suivant l'introduction du traitement,
- avis diabétologue si 2 valeurs sont anormales :
- > 1,26 g/L à jeun, ou
- > 2 g/L à n'importe quel moment
- suivi (au moins en début de traitement) :
- glycémie à jeun 1 fois par mois,
- HbA1c tous les 3 mois.
- En cas d'apparition d'un diabète, discuter :
- un traitement d'épargne cortisonique (avis spécialisé),
- un traitement du diabète (avis spécialisé).
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Hypertension | - Régime normosodé.
- Surveillance de la pression artérielle à chaque consultation.
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Prévention des infections |
Auto-surveillance | Reconsulter en cas de : - fièvre,
- toux ou douleurs abdominales (même sans fièvre).
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Tuberculose | - IGRA si possible avant traitement (ordonnance), si :
- cas contact, ou
- infection ancienne non ou mal traitée,
- Non remboursé en ambulatoire dans cette indication.
- Discuter d'une prophylaxie en cas de positivité de l'IGRA.
- En cas de traitement par rifampicine, majorer la posologie de corticoïdes de 30 % environ du fait de l'induction enzymatique.
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Anguillulose maligne | Traitement par ivermectine si voyage même ancien en zone endémique (zone tropicale et sub-tropicale, Espagne et Italie) (ordonnance). |
Hépatite B chronique | La société américaine de gastroentérologie propose d'introduire une prophylaxie antivirale (sur avis spécialisé) en cas de traitement par corticoïdes ≥ 4 semaines ET d'anticorps anti-Hbc positifs, si : - antigène Hbs positif : quelle que soit la posologie de corticoïdes,
- antigène Hbs négatif : si posologie ≥ 10 mg/j d'équivalent prednisone (intérêt plus discutable).
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Pneumocystose | - Indications non consensuelles.
- À discuter en fonction des facteurs de risque :
- posologie élevée de la corticothérapie : ≥ 20 mg/j durant ≥ 4 semaines,
- indication de la corticothérapie :
- risque élevé en cas de granulomatose avec polyangéite+++, polymyosite/dermatomyosite, connectivite avec atteinte pulmonaire,
- risque faible en cas de sarcoïdose, de polyarthrite rhumatoïde (sauf dans les cohortes japonaises) ou d'artérite à cellules géantes,
- traitements associés : cyclophosphamide, rituximab, inhibiteurs de checkpoint, anti-TNF, ibrutinib, JAKi....
- lymphopénie : seuil non consensuel, certains proposent un taux < 800/mm3 avant traitement et < 600/mm3 après 3 mois de traitement.
- Prophylaxie :
- cotrimoxazole en 1re intention (posologies basées sur les recommandations pour le VIH) :
- atovaquone ou pentamidine (aérosols) en cas de contre-indication au cotrimoxazole.
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Vaccination (odonnance vaccins, ordonnance injections) |
Généralités | - Contre indication des vaccins vivants atténués :
- > 10 mg/j équivalent prednisone depuis plus de 2 semaines,
- dans les 3 mois suivants un bolus de corticoïdes.
- Actualisation de la vaccination DTP tous les 10 ans (ordonnance).
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Grippe | - Annuellement (voir fiche Grippe).
- À proposer également à l'entourage immédiat.
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Pneumocoque (ordonnance)
| - Personne non antérieurement vaccinée : 1 dose de PREVENAR20®.
- Personnes n’ayant reçu antérieurement qu’une seule dose de VPC13 ou qu’une seule dose de VPP23 : 1 dose de PREVENAR20®, si la vaccination antérieure remonte à plus de 1 an.
- Personnes déjà vaccinées avec la séquence VPC13-VPP23 : 1 dose de PREVENAR20® en respectant un délai minimal de 5 ans après la précédente injection de VPP23.
- Pas de nécessité de rappel ou de revaccination ultérieure.
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COVID19 | Corticothérapie à fortes doses de manière prolongée = facteur de risque de COVID grave. |
Zona | 2 doses de Shingrix® (voir fiche Zona pour les modalités de vaccination). |
Autres |
Hypokaliémie | Mesure de la kaliémie : - à l'introduction du traitement, puis
- 1 à 2 semaines plus tard, puis
- mensuellement (ordonnance) ou de manière plus rapprochée en cas de facteurs de risque de dyskaliémie associés (notamment iatrogène).
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Myopathie cortisonique | - Renforcer la pratique d'activité physique :
- ≥ 30 minutes par séances,
- ≥ 5 jours par semaine.
- Apport protidique de 1 g/kg/j si sujet de plus de 70 ans.
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Troubles psychiatriques | - Facteurs de risque de complications :
- forte posologie,
- pathologie associée à risque psychiatrique (par exemple le lupus),
- antécédent de manifestation neuropsychiatrique sous corticoïdes,
- pathologie psychiatrique sous-jacente.
- En présence de facteurs de risque un avis psychiatrique peut être nécessaire
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Ulcères gastro-duodénaux | - IPP recommandé en cas d'association aux AINS (voir fiche),
- IPP pouvant se discuter (pas de recommandation) en cas :
- d'antécédent d'ulcère gastro-duodénal,
- de facteurs de risque associés (antiagrégant plaquettaire, réanimation).
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Atteinte oculaire | - Pas de recommandation spécifique pour le suivi.
- Dire au patient d'informer son ophtalmologue de la corticothérapie.
- Informer le patient des symptômes devant le conduire à consulter.
- La survenue d’une choriorétinopathie séreuse centrale impose en général l’arrêt de la corticothérapie.
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Insuffisance surrénale | - Sevrage progressif en cas de traitement prolongé (voir ci-après).
- Informer le patient de ne pas arrêter brutalement le traitement.
- Informer le patient des signes évocateurs devant amener à consulter en urgence (version imprimable).
- Pour les patients en cours de sevrage dont l'insuffisance surrénale est objectivée :
- remettre une carte d'insuffisance surrénale (bon de commande),
- informer le patient (PDF),
- adresser à un endocrinologue.
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Grossesse et allaitement |
- Dose minimale efficace (majoration du risque de diabète gestationnel et d'infection).
- Privilégier la prednisone et la prednisolone (passage transplacentaire faible).
- Allaitement : > 60 mg/jour et durée > 1 semaine : attendre 4 heures entre la prise du traitement et la tétée.
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Sevrage |
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Généralités | - Sevrage progressif nécessaire si prescription ≥ 7,5 mg/j d'équivalent prednisone durant > 2-3 semaines.
- Pour certaines pathologies il peut exister des protocoles de décroissance recommandés (vascularites, PPR...).
- Informer le patient de ne jamais arrêter le traitement brutalement.
- Principaux risques :
- rechute de la pathologie,
- insuffisance surrénalienne :
- asthénie,
- pâleur,
- hypotension et troubles digestifs (douleurs abdominales, nausées, diarrhées),
- hyponatrémie +/- hyperkaliémie,
- myalgies,
- test au synacthène anormal,
- syndrome de sevrage :
- possible à tout moment au cours de la décroissance (en général lorsque la posologie devient < 15 mg/j),
- clinique :
- asthénie,
- troubles de l'humeur,
- troubles du sommeil,
- douleurs musculaires et articulaires,
- nausées,
- ionogramme normal,
- test au tétracoside non indiqué (normal si réalisé).
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Décroissance | - Absence de schéma consensuel, des schémas sont proposés pour certaines pathologies (PPR, vascularites...)
- En cas de stress intense (infection, déshydratation, traumatisme...), et de posologie < 10-15 mg/j, celle-ci pourra être transitoirement réaugmentée à 10-15 mg/j pour éviter la survenue d'une insuffisance surrénale.
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Arrêt | - Corticothérapie < 3- 4 semaines : arrêt possible sans décroissance si la pathologie sous-jacente le permet.
- Corticothérapie prolongée, 2 protocoles lorsque la posologie de 5 mg/j est atteinte :
- protocole 1 : réduction progressive des doses jusqu'à l'arrêt complet (par exemple, réduction de 1 mg/j toutes les 4 semaines), avec surveillance clinique pour détecter d'éventuels signes d'insuffisance surrénalienne, ou
- protocole 2 : Substitution par hydrocortisone :
- arrêt du traitement par corticoïdes,
- substitution par hydrocortisone :
- 15 - 25 mg/jour (ordonnance),
- en cas d'épisode de stress intense (infection, déshydratation, traumatisme, chirurgie, soins dentaires...), augmenter transitoirement la posologie à 40-60 mg/j d'hydrocortisone,
- après 2 à 4 semaines de substitution : cortisolémie à 8h +/- test de stimulation au tétracoside (ordonnance laboratoire / ordonnance pharmacie ) :
- si cortisolémie à 8h >300 nmol/L (> 10 μg/dL) : arrêt de l'hydrocortisone,
- si cortisolémie à 8h < 150 nmol/L (< 5 μg/dL) : poursuite l'hydrocortisone,
- si cortisolémie à 8h entre 150 nmol/L et 300 nmol/L (entre 5 μg/dL et 10 μg/dL) :
- poursuite de l'hydrocortisone et renouveler le dosage après 3 à 6 mois, ou
- test de stimulation au tétracoside :
- si pic >500 nmol/L (> 18 μg/dL) : arrêt de l'hydrocortisone,
- si pic <500 nmol/L (< 18 μg/dL) ou absence de pic : poursuite de l'hydrocortisone et renouveler le dosage après 3 à 6 mois,
- en l'absence de possibilité de sevrage de l'hydrocortisone après 12 mois : avis spécialisé (endocrinologue).
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