Pré-requis |
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- 2 modes de dépistage possibles :
- systématique (notamment pendant la grossesse),
- ciblé devant des signes évocateurs.
- Dans tous les cas, si la victime consulte en couple, il faut organiser un temps dans la consultation pour voir la victime seule afin de pouvoir l'interroger.
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Dépistage systématique |
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Exemples de questions ouvertes à poser en consultation | Le dépistage systématique est bien vécu par les patientes. Il n’existe pas de question idéale, utilisez une formule avec laquelle vous êtes à l’aise. Précisez que vous effectuez ce dépistage chez toutes les patientes, et pourquoi vous le faites. - Comment ça se passe à la maison/avec votre partenaire ?
- Pensez-vous avoir subi des violences (physiques, verbales, psychiques, sexuelles) au cours de votre vie ?
- Comment vous sentez-vous à la maison ?
- Comment votre conjoint se comporte-t-il avec vous ?
- En cas de dispute, comment cela se passe-t-il avec votre conjoint ?
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Exemple d'outils de dépistage en support | - WAST-Fr validé en hétéro-évaluation guidée par le médecin (PDF).
- Violentomètre : aujourd’hui largement utilisée en pratique clinique bien qu'elle n'ait pas encore fait l'objet d'étude dans la littérature (PDF).
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Signes évocateurs chez la victime |
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Physiques | - Symptômes physiques chroniques inexpliqués.
- Lésions traumatiques répétées avec explications peu plausibles.
- Maladie chronique déséquilibrée.
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Psychologiques | - Troubles de l'humeur, dépression, idées suicidaires ou tentatives de suicide.
- Anxiété ou troubles anxieux.
- Troubles de stress post-traumatique.
- Automutilations.
- Addictions.
- Troubles du sommeil.
- Troubles du comportement alimentaire.
- Troubles cognitifs.
- Sentiment de culpabilité et auto-dévalorisation.
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Santé sexuelle | - Dyspareunies ou douleurs pelviennes répétées.
- IST.
- Infections urinaires ou génitales à répétition.
- Comportements sexuels à risque.
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Gynécologiques/obstétricaux | - Grossesses non désirées.
- Suivi aléatoire ou tardif de la grossesse.
- Métrorragies.
- Fausses couches, mort fœtale in utero.
- Comportements à risque pendant la grossesse.
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Accès aux soins | - Consultations itératives avec plaintes vagues.
- Mésusage des systèmes de santé.
- Retard d’accès aux soins.
- Non-compliance aux programmes de dépistages.
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Autres signes évocateurs |
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Chez le/la conjoint | - Trop impliqué, intrusif en consultation.
- Répond à la place de sa partenaire.
- Minimise ses symptômes.
- Tient des propos disqualifiant ou méprisant.
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Chez les enfants | - Rupture scolaire.
- Repli sur soi ou hyperactivité.
- Troubles du sommeil.
- Troubles de l'alimentation.
- Douleurs répétées inexpliquées.
- Mise en danger.
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Facteurs de risque |
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Personnels | - Jeune âge.
- Faible niveau d’instruction.
- Témoin de violences conjugales dans l’enfance.
- ATCD de maltraitance dans l’enfance.
- Handicap.
- Grossesse et période périnatale.
- Troubles mentaux et/ou conduites addictives.
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Conjoncturels ou relationnels | - Séparation conflictuelle.
- Précarité.
- Dépendance administrative, sociale ou financière.
- Différence d’âge importante.
- Déracinement géographique avec isolement social.
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Évaluation la gravité (facteurs de risque de féminicide) |
Grille d'évaluation du danger (PDF) | Une grille d’évaluation du danger, développée par l’Observatoire régional des violences faites aux femmes, récapitule 13 critères de dangerosité (PDF) : - initialement destinée aux représentants des forces de l'ordre recevant les femmes victimes de violences conjugales,
- utilisable en support de consultation par les professionnels de santé,
- ≥ 3 critères cochés = nécessité absolue d'une action de protection immédiate (tableau 3).
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Évaluation de la dangerosité (plus il y a d'indicateurs présents et plus le risque létal est élevé) | La victime rapporte-t-elle : - une augmentation de la fréquence et de la multiplicité des violences ?
- un ou des épisodes de strangulation récents ?
- des menaces de mort scénarisées de la part de son (ex) partenaire ?
- avoir été incitée au suicide par son (ex) partenaire ?
- que son (ex) partenaire contrôle ses déplacements/l’empêche de sortir de chez elle ?
- un projet de séparation, ou une séparation récente ?
- avoir peur pour elle ou ses enfants ?
- craindre la survenue de nouvelles violences (envers elle, ses enfants, ses proches…) ?
- être enceinte ou avoir des enfants en bas âge ?
- des violences devant ou sur les enfants ?
- un chantage en lien avec les enfants ?
- être en situation de handicap ?
- être très isolée socialement ?
- que son (ex) partenaire a :
- des antécédents judiciaires,
- des antécédents psychiatriques, notamment de troubles des consommations,
- des armes.
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Évaluation du risque suicidaire | Voir fiche |
Évaluation du niveau d'emprise |
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Constatez-vous que : - la victime indique subir des violences psychologiques récurrentes avec dévalorisation, humiliations, propos dégradants, injures… ?
- la victime se sent coupable ou responsable des violences qu’elle subit ?
- la victime se sent à bout, ne voit pas d’issue à sa situation ?
- la victime rapporte un chantage au suicide de la part de son (ex) partenaire ?
- la victime est sous surveillance de son (ex) partenaire ?
- son (ex) partenaire contrôle ses activités quotidiennes (s’habiller, travailler…), ou les personnes qu’elle fréquente ?
- la victime est harcelée par son (ex)partenaire, à travers de très nombreux appels, mails, sms, messages vocaux etc. ?
- la victime est financièrement ou administrativement dépendante de son (ex) partenaire ?
Le phénomène d’emprise peut entraîner une banalisation des violences subies par la victime. Celle-ci pourra, dans un 1er temps, ne pas se saisir des propositions d’accompagnement. |
Évaluation du retentissement sur les enfants |
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Voir fiche Maltraitance infantile |