Maltraitance infantile

Tableau 1 - Messages clés
Messages clés
Messages clés
  • En cas de doutes ou de questions, appeler le 119 (site internet) et/ou contacter la CRIP (annuaire),
  • Ne pas essayer de gérer seul la situation,
  • Ne pas hésiter à signaler en cas de doute. Protéger l’enfant est un acte médical et une obligation légale : le médecin ou un autre professionnel de santé n'a pas à être certain de la maltraitance, ni à en apporter la preuve, pour alerter l’autorité compétente,
  • Aucune poursuite ni sanction n’est possible si le signalement est effectué selon les règles : constatation et description de lésions sans interprétation quant à leur origine, discours des divers protagonistes rapportés entre guillemets, utilisation éventuelle du mode conditionnel, pas de dénonciation de personne, pas de nom cité,
  • Toujours prévoir de revoir l'enfant,
  • Suivre les consignes pour le remplissage du certificat médical (voir fiche certificat médical initial).
Définition de l'OMS
  • La maltraitance à enfant désigne les violences et la négligence envers toute personne de moins de 18 ans,
  • Elle s’entend de toutes les formes de mauvais traitements physiques et/ou affectifs, de sévices sexuels, de négligence ou de traitement négligent, ou d’exploitation commerciale ou autre, entraînant un préjudice réel ou potentiel pour la santé de l’enfant, sa survie, son développement ou sa dignité, dans le contexte d’une relation de responsabilité, de confiance ou de pouvoir,
  • On considère aussi comme une forme de maltraitance le fait d’exposer l’enfant au spectacle de violences entre partenaires intimes.

 

Tableau 2 - Organisation de la consultation
Organisation de la consultation
Principes
  • Prévoir un entretien avec l'entourage et un entretien seul avec l'enfant quand l'âge le permet,
  • Toujours poser des questions ouvertes,
  • Ne pas juger, ne pas interpréter,
  • Garder à l'esprit que l'accompagnateur peut être l'auteur présumé des violences ou un témoin passif,
  • Au cours d'entretien avec l'enfant : faire préciser l'origine des lésions observées et rechercher d'éventuelles discordances entre les lésions observées et les explications données,
  • Montrer à l'enfant qu'on croit sa parole,
  • Examen clinique complet sur enfant entièrement dévêtu.
Retranscription
  • Toutes les données doivent être consignées dans le dossier,
  • Les propos sont retranscrits mots pour mots, entre guillemets. S'abstenir de tout commentaire ou interprétation personnelle,
  • Constatation et description de lésions sans interprétation quant à leur origine, discours des divers protagonistes rapportés entre guillemets, utilisation éventuelle du mode conditionnel, pas de dénonciation de personne, pas de nom cité,
  • Prendre des photos, faire des schémas des lésions,
  • Ne retranscrire dans le carnet de santé que les données objectives relatives au développement de l'enfant et à la pathologie observée.

 

Tableau 3 - Comment être alerté ?
MaltraitanceSignes et symptômesSignaux et comportements
Physique
  • ≥ 15 lésions cutanées chez un enfant déambulant en l'absence de traumatisme bien identifié,
  • Ecchymoses :
    • Chez l'enfant qui ne se déplace pas seul (à 4 pattes ou marche), ou
    • Sur des parties concaves du corps (oreilles, joues, cou...) ou sur des zones du corps non habituellement exposées (face interne des jambes ou des bras), ou
    • Multiples, d'âge différent, ou
    • De grande taille, ou
    • Reproduisant la forme d'un objet ou d'une main,
  • Brûlures :
    • À bords nets (en gants, en chaussettes), ou
    • Reproduisant la forme de l'agent causal (cigarette, appareil ménager),
    • De siège habituellement protégé par des vêtements (fesses, périnée),
    • Évocatrices de contention par des liens,
  • Fracture :
    • Toujours suspecte chez le nourrisson,
    • À tout âge : fractures multiples ou d'âge différent,
  • Accidents domestiques répétés,
  • Hématomes inexpliqués,
  • Griffures,
  • Morsures,
  • Cheveux arrachés,
  • Lacérations,
  • Extrême maigreur.
  • Tout changement d'attitude inexpliqué de l'enfant doit alerter,
  • Méfiance vis-à-vis d’un adulte,
  • Tentatives de suicide,
  • Fugues, conduites à risque
  • Passivité, inhibition ou agressivité, instabilité,
  • Recherche de contact ou d'affection sans discernement, gentillesse excessive avec les étrangers,
  • Crainte de rentrer chez soi,
  • Angoisses,
  • Tristesse,
  • Explications suspectes, changeant au cours du temps,
  • Absentéisme inexpliqué,
  • Lésions non cohérentes avec l'âge ou le mécanisme invoqué.
Négligences
  • Troubles du comportement alimentaire (anorexie, boulimie),
  • Faim continuelle,
  • Hygiène défectueuse,
  • Vêtements inadéquats,
  • Soins médicaux non effectués,
  • Retards de développement,
  • Carences éducatives,
  • Absence de surveillance.
  • Retard de recours aux soins ,
  • Somnolence,
  • Troubles attentionnels,
  • Vol de nourriture,
  • Présence régulière dans la rue,
  • Fatigue,
  • Tristesse,
  • Chute des résultats scolaires ou non scolarisation,
  • Conduite anormalement infantile pour l'âge.
Sexuelle
  • Dessins,
  • Paroles,
  • Difficulté de la marche ou de la station assise,
  • Douleurs, démangeaisons ou plaies des régions génitales.
  • Discours à connotation sexuelle,
  • Inhibition,
  • Relations médiocres avec ces camarades,
  • Mutisme,
  • Difficultés d’attention,
  • Ennui,
  • Auto-accusation.
Psychologique
  • Nourrisson :
    • Troubles des interactions précoces,
    • Troubles du comportement liés à 1 défaut d'attachement,
  • À tout âge :
    • Discontinuité des interactions,
    • Humiliations répétées de l'enfant,
    • Insultes,
    • Exigences excessives,
    • Emprises,
    • Injonctions paradoxales
-
Comportements suspects de l'entourage
Vis-à-vis de l'enfant
  • Parent ou adulte intrusif s'imposant à la consultation médicale, parlant à la place de l’enfant,
  • Indifférence notoire de l'adulte vis-à-vis de l’enfant (absence de regard, de geste, de parole),
  • Proximité corporelle exagérée ou inadaptée avec l’enfant,
  • Parents ou adultes qui refusent les vaccinations obligatoires ou appliquent des régimes alimentaires source de carences, malgré des avis médicaux répétés.
Vis-à-vis des intervenants
  • Minimisation, banalisation ou contestation des symptômes ou des dires de l’enfant,
  • Dénigrement ou accusation de l’enfant,
  • Refus des investigations médicales ainsi que de tout suivi social sans raison valable,
  • Attitude d’hyperrecours aux soins,
  • Attitude agressive ou sur la défensive envers les professionnels de santé.
Facteurs de risque
Liés à l'enfant
  • Prématurité,
  • Âge < 4 ans ou adolescent,
  • Enfant non désiré,
  • Nourrisson qui pleure beaucoup,
  • Enfant présentant un handicap,
  • Maladie chronique,
  • Troubles du comportement.
Liés aux parents
  • Grossesse précoce,
  • Difficulté à créer le lien avec le nouveau-né,
  • Avoir été soi-même victime de maltraitance dans l'enfance,
  • Violences conjugales,
  • Pathologie psychiatrique,
  • Consommation de toxiques / addictions,
  • Antécédents criminels,
  • Difficultés financières,
  • Maltraitance dans la fratrie,
  • Deuil,
  • Inoccupation,
  • Règles éducatives inadaptées.
Sociaux
  • Inégalités sexuelles et sociales,
  • Précarité socio-économique,
  • Isolement social (famille, communauté),
  • Isolement moral,
  • Normes sociales et culturelles qui encouragent ou glorifient la violence envers autrui, y compris l’usage des châtiments corporels, exigent un respect absolu des rôles sociaux dévolus à chaque sexe ou amoindrissent le statut de l’enfant dans les relations parents-enfants.

 

Tableau 4 - Que faire pour protéger l'enfant ?
Que faire pour protéger l'enfant ?
Situation d'urgence
  • Si urgence vitale : appel du 15 pour transfert de l'enfant à l'hôpital qui fera le signalement,
  • Si danger immédiat au domicile (forte suspicion de maltraitance et auteur présumé au domicile) ou nourrisson ou nécessité de protection immédiate ou nécessité de préservation des données médico-légales :
    • Adresser l'enfant aux urgences :
      • Faire part aux parents de son inquiétude sur l’état de l’enfant,
      • Poser l’indication d’une hospitalisation en urgence pour que des examens soient réalisés,
      • Prévenir le senior des urgences/service d'accueil,
      • S’assurer que le bébé est amené à l’hôpital par ses parents.
    • Faire un signalement par téléphone au procureur de la république (Tribunal de Grande Instance) et par fax ensuite, en articulation avec le service hospitalier. Garder une copie du signalement :
    • Si demande, rédiger un certificat médical initial (voir fiche).
Hors situation d'urgence
  • Faire une déclaration à la CRIP (modèle) par téléphone et fax et/ou courrier (et non un certificat médical) (annuaire),
  • Le médecin ou un autre professionnel de santé n'a pas à être certain de la maltraitance, ni à en apporter la preuve, pour alerter l’autorité compétente,
  • Les représentants légaux du mineur doivent être informés de cette transmission, sauf si cela est contraire à l'intérêt du mineur, en revanche l'information préoccupante n'est pas transmissible au mineur ou à ses représentants légaux,
  • La CRIP a également un rôle de conseil pour les professionnels lorsqu’ils sont dans le questionnement et le doute à propos de la situation d’un enfant,
  • Compte tenu de la complexité des situations de maltraitance, les réflexions doivent se faire de façon collégiale avec notamment :
    • Le médecin scolaire, et/ou
    • Le médecin de PMI, et/ou
    • Une unité d'accueil pédiatrique enfance en danger, et/ou
    • Le médecin référent de la protection de l'enfance, et ou
    • L'unité médico-judiciaire
  • En cas de question le 119 (service national d'accueil téléphonique d'enfance en danger) peut fournir de l'aide et des conseils.

rhumato
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Prescription d'IPP en cas de traitement par AINS
Indications
  • Co-prescription d’IPP et d’AINS en prévention de l'UGD uniquement si :
    • personnes ≥ 65 ans, ou
    • antécédent d’ulcère gastrique ou duodénal (dans ce cas une infection à H. pylori doit être recherchée et traitée, voir fiche), ou
    • association de l'AINS à (pour rappel : ces associations doivent de principe être évitées) :
      • un antiagrégant plaquettaire (notamment l’aspirine à faible dose et le clopidogrel), ou
      • un corticoïde, ou
      • un anticoagulant.
  • Les IPP doivent être interrompus en même temps que le traitement par AINS.
  • IPP inutiles pour prévenir les complications digestives des antiagrégants plaquettaires/anticoagulants (sans AINS) chez les patients ayant un faible risque de complication (pas d’antécédents d’UGD ou d’hémorragie digestive haute notamment).
Ordonnances
(dose préventive)

Surveillance des plaquettes sous héparine
Indications
  • Surveillance plaquettaire systématique des plaquettes en cas de situation à risque intermédiaire ou élevé de thrombopénie induite par l'héparine (TIH) :
    • risque intermédiaire :
      • patient présentant un cancer.
      • traitement par HBPM à dose prophylactique ou curative et contexte chirurgical (dont césarienne) ou traumatique (immobilisation...).
      • traitement par HNF à dose prophylactique.
      • antécédents d’exposition à une HNF ou aux HBPM dans les 6 derniers mois (en cas de réintroduction après une exposition récente, la chute des plaquettes peut être très rapide).
    • risque élevé :
      • traitement par HNF et contexte de chirurgie (dont césarienne).
      • traitement par HNF à dose curative.
      • circulation extracorporelle.
  • Un traitement par HBPM à dose prophylactique ou curative ne nécessite pas de surveillance systématique des plaquettes en contexte médical (sauf cancer) ou obstétrical (sauf chirurgie, dont césarienne) ou en cas de traumatisme mineur.
Modalités
  • Le rythme de surveillance des plaquettes n'est pas consensuel. La proposition retenue ici est celle des recommandations de l'ANSM (2011).
  • Situations nécessitant une surveillance plaquettaire systématique (voir ci-avant) : dosage plaquettaire :
    • avant l'introduction du traitement ou au plus tard 24h après son introduction,
    • puis 2 fois par semaine pendant 1 mois,
    • puis 1 fois par semaine jusqu'à l'arrêt du traitement (la nécessité de poursuivre la surveillance au-delà de 4-6 semaines n'est pas consensuelle),
    • et à chaque fois que nécessaire en cas de signes évocateurs de TIH :
      • aggravation ou nouvelle suspicion d’événements thrombo-emboliques veineux et/ou artériels,
      • lésion cutanée douloureuse au point d’injection sous-cutanée,
      • manifestation systémique anaphylactoïde.
  • Situation ne nécessitant pas de surveillance plaquettaire systématique : dosage plaquettaire :
    • avant l'introduction du traitement ou au plus tard 24h après son introduction,
    • à chaque fois que nécessaire en cas de signes évocateurs de TIH :
      • aggravation ou nouvelle suspicion d’événements thrombo-emboliques veineux et/ou artériels,
      • lésion cutanée douloureuse ou nécrose au point d’injection sous-cutanée,
      • manifestation systémique anaphylactoïde lors de l'injection.
Interprétation

Risque de TIH évalué par le score des 4T (calculateur) :

  • 0 à 3 : risque faible
  • 4 ou 5 : risque modéré
  • 6 à 8 : risque élevé

Toute suspicion de TIH ou score 4T ≥ 4 doit conduire à un arrêt immédiat du traitement par HBPM et à solliciter un avis spécialisé en urgence pour introduire un relais par anticoagulant non héparinique et poursuivre les explorations par un dosage des anticorps anti-PF4.