Infections génitales hautes (endométrite, salpingite) |
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Principaux germes |
- Infection le plus souvent polymicrobienne.
- Germes des IST (Chlamydia trachomatis, Neisseria gonorrhoeae, Mycoplasma genitalium).
- Germes opportunistes issus de la flore vaginale (streptocoques, staphylocoques. entérobactéries et autres BGN).
- Exceptionnellement : tuberculose ou bilharziose.
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Diagnostic positif |
Clinique | - Possibles formes asymptomatiques ou paucisymptomatiques ou symptômes aspécifiques.
- Douleurs pelviennes spontanées depuis ≥ 4 jours.
- Douleurs à la mobilisation utérine au toucher vaginal, ou douleur annexielle provoquée, +/- masse annexielle.
- +/- Fièvre (doit faire évoquer une forme compliquée).
- +/- Dyspareunies.
- +/- Leucorrhées pathologiques.
- +/- Métrorragies.
- +/- Douleurs dans les culs-de-sac vaginaux.
- + /- Signes fonctionnels urinaires, troubles du transit.
- Défense, contracture (doit faire évoquer une forme compliquée).
En cas d'arguments pour une forme compliquée (abcès tubaire, pelvi-péritonite) la patiente devra être hospitalisée en urgence. |
Paraclinique | - Biologique (ordonnance) :
- NFS, CRP : un syndrome inflammatoire biologique doit faire évoquer une forme compliquée,
- β-HCG,
- ECBU,
- sérologies VIH, VHB, VHC,
- sérologie syphilis,
- prélèvement endocervical (auto-prélèvement vaginal en 2e choix, si prélèvement guidé par spéculum impossible) : un résultat négatif n’exclut pas le diagnostic,
- mise en culture d'un éventuel stérilet (si le retrait est indiqué).
- Échographie pelvienne (ordonnance).
- En cas de doute avec un diagnostic différentiel : TDM, IRM voir cœlioscopie.
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Complications | - Aiguës (hospitalisation en urgence) :
- pelvi-péritonites,
- abcès pelvien,
- péri-hépatite (rare),
- sepsis (rare).
- À long terme :
- infertilité,
- GEU,
- douleurs pelviennes chroniques.
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Traitement |
Indications à une hospitalisation | - Suspicion clinique, biologique ou radiologique de forme compliquée.
- Présentation clinique sévère (sepsis, douleur intense).
- Difficultés à la mise en œuvre ou à la bonne conduite d’un traitement PO.
- Échec d’un traitement de 1re intention.
- Doute diagnostique.
- Grossesse.
- Détresse psychologique ou sociale faisant craindre une inobservance.
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Mesures communes | - Débuter le traitement sans attendre les résultats des examens complémentaires.
- En cas d'IST :
- traitement de la patiente et du partenaire et protection des rapports de façon préventive,
- dépistage des autres IST et éducation (voir fiche).
- Retrait d'un DIU non systématique mais à discuter (avis spécialisé).
- Traitement symptomatique.
- Réévaluation systématique à 3-6 mois pour vérifier l'absence de récidive.
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Forme non compliquée | - Traitement ambulatoire possible.
- Hospitalisation si forme non compliquée intermédiaire :
- doute diagnostique,
- symptômes très intenses,
- difficulté de prise des antibiotiques oraux,
- grossesse en cours,
- échec d'un traitement antérieur,
- détresse psychosociale.
- Antibiothérapie :
- 1re intention (ordonnance) :
- en cas d’allergie aux C3G et absence de facteur de risque d’IST* (ordonnance) :
- ofloxacine ou lévofloxacine 10 jours, ET
- métronidazole 10 jours.
- en cas d’allergie aux C3G et de facteurs de risque d’IST*, ou en cas d’infection à M. genitalium : avis spécialisé.
- Revoir obligatoirement entre 3 et 5 jours pour juger de l'évolution, vérifier l'observance et réévaluer le traitement selon les résultats microbiologiques.
- Retrait d'un DIU non systématique mais à discuter (avis spécialisé).
* âge ≤ 25 ans, antécédent d’IST, ≥ 2 partenaires dans l’année, changement de partenaire récent, partenaire ayant une IST. |
Forme compliquée | - Hospitalisation en urgence.
- Drainage chirurgical ou radioguidé des abcès > 3-4 cm.
- Antibiothérapie :
- ceftriaxone 1-2 g/j IV (2 g si signes de gravité ou poids > 80 kg), jusqu'à amélioration, ET
- doxycycline 14 jours, ET
- métronidazole 14 jours.
- Retrait d'un DIU.
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Suite de prise en charge | - En cas d’infection génitale haute liée à une IST : prélèvement bactériologique vaginal de contrôle 3 à 6 mois après le traitement pour éliminer une infection persistante ou une réinfection (ordonnance).
- Un antécédent d’IGH ne contre-indique pas la pose d’un DIU. Il est recommandé de s’assurer de l’absence de chlamydia, gonocoque ou mycoplasme genitalium avant ou au moment de la pose (ordonnance).
- Les femmes doivent être informées du risque de grossesse extra-utérine en cas de grossesse ultérieure, ainsi que des motifs de consultation aux urgences.
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