Phénomène de Raynaud

Tableau 1 - Démarche diagnostique
Diagnostic positif
Troubles vaso-moteurs paroxystiques évoluant en 3 phases.
(durée variable : en moyenne 20 minutes)
Phase blanche = phase syncopale
  • Indispensable au diagnostic.
  • Aspect blanc, exsangue des doigts.
  • Limites nettes.
  • Anesthésie au froid.
  • Durée : quelques minutes à quelques heures.
  • Image.
Phase cyanique = phase asphyxique
  • Inconstante.
  • Aspect cyanosé ou violacé.
  • Durée : quelques minutes.
Phase érythémateuse = phase hyperhémique
  • Inconstante.
  • Souvent douloureuse.
  • Durée : quelques minutes.
Facteurs favorisants
  • Froid et vent.
  • Stress.
  • Émotions.
  • Port d'objets.
  • Certains traitements (β-bloquants +++ (même en collyre), triptans, sympathomimétiques [même en collyre]...)
Zones atteintes
  • Atteintes classiques : doigts, orteils.
  • Atteintes plus rares : nez, lobes des oreilles, langue, mamelons.
Phénomène de Raynaud essentiel ou secondaire
Éléments en faveur d'un phénomène de Raynaud essentiel = Maladie de Raynaud
  • Femme.
  • Antécédents familiaux de phénomène de Raynaud.
  • Apparition avant 40 ans.
  • Affecte les mains de façon bilatérale et symétrique (atteinte également possible des orteils, des mamelons, de la langue, des oreilles, et/ou du nez).
  • Pouces non touchés.
  • Recrudescence hivernale.
  • Pas de trouble trophique digital (ulcérations digitales ou cicatrices pulpaires).
  • Examen clinique (dont vasculaire) normal :
    • palpation des pouls et auscultation des trajets vasculaires,
    • bonne recoloration à la manoeuvre d'Allen,
    • absence d'anomalies de l'examen clinique loco-régional et général.
Drapeaux rouges : 
éléments en faveur d'un phénomène de Raynaud secondaire
  • Homme.
  • Survenue après 40 ans.
  • Absence d'antécédent familial de phénomène de Raynaud.
  • Atteinte unilatérale.
  • Atteinte des pouces.
  • Absence de phase syncopale.
  • Phase syncopale isolée (absence de phase cyanique ou érythémateuse).
  • Absence de rémission estivale.
  • Anomalies de l'examen clinique vasculaire.
  • Présence de mégacapillaires visibles à l'œil nu à la racine des ongles.
  • Troubles trohiques digitaux (ulcérations ou cicatrices).
  • Doigts boudinés ou œdème des mains.
  • Sclérodactylie.
  • Télangiectasies (pas nécessairement aux extrémités).
  • Signes cliniques évocateurs d'une connectivite ou d'une maladie systémique.
Démarche diagnostique en présence de drapeaux rouges
En l'absence de drapeaux rouges, aucun examen complémentaire ne doit être réalisé.
Clinique
  • Recherche de médicaments favorisants (voir tableau 3).
  • Recherche de traumatismes répétés (marteaux piqueurs, autres agents vibrants, traumatismes répétés sur l'éminence hypothénar).
  • Examen vasculaire (dont manoeuvre d'Allen).
  • Mesure de pression artérielle aux 2 bras.
  • Recherche de signes cliniques évocateurs d'une connectivite ou d'une maladie systémique.
Paraclinique
(si présence de drapeaux rouges)
1re intention
Biologie
(ordonnance)
  • Anticorps anti-nucléaires (titrage et spécificité en cas de positivité).
  • NFS.
  • CRP.
CapillaroscopieRecherche de mégacapillaires
Écho-doppler des artères des membres supérieurs
(ordonnance)

Si anomalie vasculaire à l'examen clinique

Avis spécialisé

Indication :

  • présence de drapeaux rouges,
  • symptômes sévères ou ne répondant pas au traitement,
  • anomalie du bilan paraclinique de 1re intention,
  • aggravation des symptômes avec le temps ou apparition de nouveaux symptômes,
  • âge < 12 ans,
  • maladie des vibrations (avis spécialisé en médecine interne ou vasculaire et en médecine du travail).
2e intention 
  • TSH.
  • Électrophorèse des protéines sériques,
  • Recherche de facteurs de risque cardiovasculaire (EAL, glycémie à jeun).
  • En cas de nécrose digitale : cryoglobulinémie, agglutinines froides +/- cryofibrinogènémie.

 

Tableau 2 - Maladie de Raynaud : prise en charge
Mesures non médicamenteuses
  • Arrêt des médicaments favorisants si possible (voir tableau 3).
  • Aménagement de poste ou requalification en cas d'exposition aux vibrations.
  • Règles hygiéno-diététiques (version imprimable) :
    • arrêt du tabac,
    • éviter de s'exposer au froid, bien se couvrir (pas seulement les mains et les pieds),
    • port de moufles en hiver avec si nécessaire des sous-gants en soie,
    • en cas d'atteinte des pieds, port de chaussettes épaisses en hiver,
    • éviter les changements brutaux de températures (baignades),
    • éviter les plaies des doigts,
    • un arrêt des boissons caféinées peut être essayé.
Inhibiteurs calciques
  • À introduire en cas de maladie de Raynaud gênante malgré les mesures d'hygiéno-diététiques.
  • La nifédipine LP est recommandée à la dose de 10 à 20 mg 2 à 3 fois par jour (certains proposent 30-90 mg LP par jour), avec croissance progressive afin de limiter les effets indésirables. Ce traitement n'est disponible en France qu'à un dosage de 30 mg LP (hors AMM).
  • D'autres inhibiteurs calciques peuvent être utilisés, par exemple l'amlodipine 2.5-10 mg/j (ordonnance, hors AMM), à augmenter progressivement selon l'efficacité et la tolérance.
  • En cas d'échec ou de contre-indication aux inhibiteurs calciques (dont pression artérielle basse) : avis spécialisé.

 

Tableau 3 - Principales étiologies des phénomènes de Raynaud secondaires
Médicaments
  • β-bloquants, même en collyre.
  • Amphétamines.
  • Ergots de seigle et dérivés, triptans.
  • Cafféine.
  • Bromocriptine.
  • Spray nasaux sympathomimétiques (prednazoline, fénoxazoline).
  • Bléomycine.
  • Vinblastine.
  • Gemcitabine.
  • Interférons α et β.
  • Cocaïne.
  • Arsenic.
  • Cyclosporine.
  • Sulfasalazine.
  • Certains contraceptifs hormonaux.
Maladies systémiques
  • Sclérodermie systémique :
    • doigts boudinés, sclérose cutanée,
    • anomalies à la capillaroscopie,
    • FAN +, anticorps anti-Scl70 ou anti-centromères +
  • Connectivite mixte.
  • Lupus.
  • Syndrome de Gougerot-Sjögren.
  • Myopathies inflammatoires primitives.
  • Cirrhose biliaire primitive (souvent dans le cadre d'une sclérodermie systémique associée).
  • Polyarthrite rhumatoïde.
Syndromes myéloprolifératifs
  • Maladie de Vaquez.
  • Thrombocytémie essentielle.
Vascularites
  • Artérite à cellules géantes (Horton).
  • Maladie de Takayasu.
  • Cryoglobulinémie.
  • Cryofibrinogénémie.
  • Périartérite noueuse.
Activité professionnelle/loisirs
  • Maladie des vibrations.
  • Syndrome du marteau hypothénar.
  • Karaté, volley...
  • Intoxication :
    • chlorure de vinyle,
    • mercure,
    • silice,
    • arsenic.
Autres
  • Artérite digitale.
  • Maladie de Buerger.
  • Athérome.
  • Syndrome du défilé thoraco-brachial.
  • Syndrome du canal carpien.
  • Syndrome douloureux régional complexe.
  • Embolies distales.
  • Maladies des agglutinines froides.
  • Immunoglobuline monoclonale.
  • Anévrisme de l'artère sous-clavière.
  • Hypothyroïdie.
  • Phéochromocytome.
  • HTAP idiopathique.
  • Syndrome d'hyperviscosité.
  • Maigreur.
  • Séquelles d'engelures.
  • Séquelles de traumatisme digital.
  • Cancer.
  • PArvovirus B19.
  • Côte cervicale.
  • Syndrome du scalène antérieur.

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Prescription d'IPP en cas de traitement par AINS
Indications
  • Co-prescription d’IPP et d’AINS en prévention de l'UGD uniquement si :
    • personnes ≥ 65 ans, ou
    • antécédent d’ulcère gastrique ou duodénal (dans ce cas une infection à H. pylori doit être recherchée et traitée, voir fiche), ou
    • association de l'AINS à (pour rappel : ces associations doivent de principe être évitées) :
      • un antiagrégant plaquettaire (notamment l’aspirine à faible dose et le clopidogrel), ou
      • un corticoïde, ou
      • un anticoagulant.
  • Les IPP doivent être interrompus en même temps que le traitement par AINS.
  • IPP inutiles pour prévenir les complications digestives des antiagrégants plaquettaires/anticoagulants (sans AINS) chez les patients ayant un faible risque de complication (pas d’antécédents d’UGD ou d’hémorragie digestive haute notamment).
Ordonnances
(dose préventive)

Surveillance des plaquettes sous héparine
Indications
  • Surveillance plaquettaire systématique des plaquettes en cas de situation à risque intermédiaire ou élevé de thrombopénie induite par l'héparine (TIH) :
    • risque intermédiaire :
      • patient présentant un cancer.
      • traitement par HBPM à dose prophylactique ou curative et contexte chirurgical (dont césarienne) ou traumatique (immobilisation...).
      • traitement par HNF à dose prophylactique.
      • antécédents d’exposition à une HNF ou aux HBPM dans les 6 derniers mois (en cas de réintroduction après une exposition récente, la chute des plaquettes peut être très rapide).
    • risque élevé :
      • traitement par HNF et contexte de chirurgie (dont césarienne).
      • traitement par HNF à dose curative.
      • circulation extracorporelle.
  • Un traitement par HBPM à dose prophylactique ou curative ne nécessite pas de surveillance systématique des plaquettes en contexte médical (sauf cancer) ou obstétrical (sauf chirurgie, dont césarienne) ou en cas de traumatisme mineur.
Modalités
  • Le rythme de surveillance des plaquettes n'est pas consensuel. La proposition retenue ici est celle des recommandations de l'ANSM (2011).
  • Situations nécessitant une surveillance plaquettaire systématique (voir ci-avant) : dosage plaquettaire :
    • avant l'introduction du traitement ou au plus tard 24h après son introduction,
    • puis 2 fois par semaine pendant 1 mois,
    • puis 1 fois par semaine jusqu'à l'arrêt du traitement (la nécessité de poursuivre la surveillance au-delà de 4-6 semaines n'est pas consensuelle),
    • et à chaque fois que nécessaire en cas de signes évocateurs de TIH :
      • aggravation ou nouvelle suspicion d’événements thrombo-emboliques veineux et/ou artériels,
      • lésion cutanée douloureuse au point d’injection sous-cutanée,
      • manifestation systémique anaphylactoïde.
  • Situation ne nécessitant pas de surveillance plaquettaire systématique : dosage plaquettaire :
    • avant l'introduction du traitement ou au plus tard 24h après son introduction,
    • à chaque fois que nécessaire en cas de signes évocateurs de TIH :
      • aggravation ou nouvelle suspicion d’événements thrombo-emboliques veineux et/ou artériels,
      • lésion cutanée douloureuse ou nécrose au point d’injection sous-cutanée,
      • manifestation systémique anaphylactoïde lors de l'injection.
Interprétation

Risque de TIH évalué par le score des 4T (calculateur) :

  • 0 à 3 : risque faible
  • 4 ou 5 : risque modéré
  • 6 à 8 : risque élevé

Toute suspicion de TIH ou score 4T ≥ 4 doit conduire à un arrêt immédiat du traitement par HBPM et à solliciter un avis spécialisé en urgence pour introduire un relais par anticoagulant non héparinique et poursuivre les explorations par un dosage des anticorps anti-PF4.