Hypotension orthostatique

Tableau 1 - Diagnostic
Diagnostic
Symptômes évocateurs
  • Symptômes peu spécifiques :
    • syncope,
    • chutes inexpliquées chez la personne âgée,
    • fatigue, faiblesse, troubles de la concentration, étourdissements, vision floue, 
    • palpitations, tremblements (activation du système nerveux autonome),
    • en cas de maladie vasculaire avec sténose artérielle, symptômes d'ischémie dans le territoire atteint : angor, douleurs abdominales,
    • rarement : douleurs du cou et des épaules (hypoperfusion des muscles du cou) et douleurs lombaires.
  • Facteurs déclenchant les symptômes :
    • transition de la position couchée ou assise à la position debout (surtout si cette transition est rapide rapide),
    • position debout prolongée (surtout en cas d'immobilité).
  • Facteurs aggravants :
    • période : matin, post-prandial,
    • milieu chaud.
  • Symptômes soulagés en s’asseyant ou en s’allongeant.
Critères diagnostiques
  • Diminution de la pression artérielle :
    • baisse de la PAS ≥ 20 mmHg (ou ≥ 30 mmHg si PAS habituelle ≥ 160 mmHg) ET/OU
    • baisse de la PAD ≥ 10 mmHg.
  • Survenant dans les 3 minutes suivant un passage en position debout, après un repos couché ≥ 5 min.
  • Avec ou sans symptômes.
Modalités de mesure
  • Ne pas interrompre les mesures après 3 minutes : possibilité d’hypotension orthostatique retardée survenant jusqu’à 10 minutes après.
  • Mesures non reproductibles :
    • la négativité d'une mesure ne suffit pas à éliminer le diagnostic, ne pas hésiter à la renouveler à plusieurs reprises, 
    • privilégier les mesures le matin (plus sensible).
  • Aides au diagnostic :
    • automesure à domicile de la PA couché puis 1 et 3 minutes après le lever,
    • MAPA pendant 24 h.
  • Savoir évoquer :
    • une cause non neurogène en cas d'augmentation de la fréquence cardiaque ≥ 15 bpm (seuil débattu) ou de rapport variation de FC / variation de PAS > 0,5 bpm/mmHg,
    • une cause neurogène en l'absence d'augmentation de la fréquence cardiaque.
  • Cas particulier : hypotension orthostatique initiale (sujet jeune) : chute de PAS > 40 mmHg ou PAD > 20 mmHg dans les 15 secondes suivant le passage en position debout : nécessite une mesure continue de la PA pour le diagnostic.
Diagnostic différentiel
  • Hypotension post-prandiale : baisse de la PAS ≥ 20 mmHg dans les 2 h suivant le début du repas (évaluation par MAPA).
  • Syndrome de tachycardie posturale (POTS) : 
    • symptômes identiques à l’hypotension orthostatique, ET
    • augmentation de la fréquence cardiaque > 30 bpm sans baisse de pression artérielle,
  • Autres causes de malaises/syncopes (voir fiche).
Étiologies
Iatrogénie
  • Antihypertenseurs (antihypertenseurs centraux, α-bloquants, β-bloquants, antialdostérone, diurétiques...).
  • iSGLT2.
  • Traitement α-bloquants prescrits dans le cadre de l'hypertrophie bénigne de prostate.
  • Psychotropes (neuroleptiques, antidépresseurs tricycliques).
  • Vasodilatateurs (dérivés nitrés, sildénafil...).
  • Antiparkinsoniens.
  • Anticholinergiques.
  • Opiacés.
  • Médicaments du système nerveux autonome (anticholinergiques, sympatholytiques, y compris collyres).
  • Cytotoxiques.

À noter que certains traitements, comme le sildénafil, peuvent voir leur effet sur la baisse de la tension artérielle exacerbée en cas de d'hypotension orthostatique.

Hypovolémie
  • Déshydratation.
  • Régime désodé.
  • Dénutrition.
  • Anémie.
  • Insuffisance minéralo-corticoïde.
  • Insuffisance veineuse.
Pathologies cardio-vasculaires
  • Insuffisance cardiaque.
  • Hypertension artérielle.
  • Amylose cardiaque.
Neurogène
  • Maladie de Parkinson.
  • Démence à corps de Lewy.
  • Atrophie multisystématisée.
  • Amyloses.
  • Dysautonomie progressive isolée.
  • Dysautonomie familiale.
  • Déficit dopamine β-hydroxylase.
  • Insuffisance du baroréflexe.
  • Diabète.
  • Neuropathies paranéoplasiques.
  • Insuffisance rénale.
  • Carence en vitamine B.
  • Causes inflammatoires (SEP, myélite, maladies auto-immunes du tissu conjonctif (Sjogren...).
  • Traumatisme ou chirurgie (sympathectomie, chirurgie du cou, lésion spinale) ou radiothérapie cervicale.
  • Infection (Chagas, VIH, Lyme).
  • Toxiques (alcool, chimiothérapie).

 

Tableau 2 - Prise en charge
Traitement
Mesures non médicamenteuses
(imprimable)
  • Elles sont systématiques.
  • Rechercher et traiter :
    • une origine médicamenteuse (voir ci-avant). Si possible, arrêter ou remplacer les traitements responsables, en commençant par les antihypertenseurs centraux, les α-bloquants et les β-bloquants, en veillant à ne pas sous traiter l'hypertension artérielle (voir fiche). Si un traitement antihypertenseur doit être pris le soir, choisir une molécule à demi-vie courte et faible dose (enalapril, losartan, nifedipine),
    • une hypovolémie,
    • une cause neurogène (voir ci-avant).
  • Rechercher les moments de la journée et les activités favorisant la survenue des épisodes d'hypotension orthostatique chez le sujet pour adapter la prise en charge.
  • Port de bas de contention (au moins classe 2, ordonnance) ou contention abdominale (ceinture abdominale).
  • Éducation :
    • éviter le lever rapide ou la station debout prolongée,
    • éviter l’exposition aux températures élevées ou la prise de boissons alcoolisées,
    • surélever la tête du plan lit (10°),
    • pratiquer une activité physique régulière en privilégiant les activités assises (vélo, rameur…) et en veillant au risque de syncopes survenant après l’effort,
    • s’hydrater : 2 à 3 litres par jour,
    • boire de l’eau (500ml) avant une situation à risque
    • si hypotension orthostatique post-prandiale :
      • boire de l'eau avant le repas (500 ml), 
      • limiter les sucres rapides, 
      • fractionner les apports alimentaires (repas légers plus fréquents), 
      • consommer de la caféine pendant le repas, 
      • faire une sieste après le repas,
    • augmenter les apports en sel pour atteindre 6-10 g de sel par jour, en l'absence de contre-indication.
  • Manœuvres de secours si apparition de symptômes :
    • s’assoir ou s’allonger (jambes surélevées),
    • contraction isométrique :
      • serrer fortement une petite balle dans sa main,
      • agripper ses deux mains devant le sternum et les écarter vigoureusement,
    • augmentation du retour veineux :
      • incliner le buste en avant (faire semblant de lacer sa chaussure),
      • croiser les pieds et serrer les jambes,
      • piétiner,
      • s’accroupir,
      • mettre un pied sur une chaise,
    • activation du réflexe gastro-sympathique : boire un grand verre d’eau.
Médicaments
  • Faible niveau de preuve.
  • Sur avis spécialisé et sous surveillance stricte de la tension artérielle.
  • 1re intention : monothérapie :
    • midodrine (2.5 - 15 mg 2 ou 3 fois par jour), risque d'aggravation d'une hypertension artérielle sous-jacente, OU
    • fludrocortisone (50 - 200 μg/j), à éviter en cas d'insuffisance cardiaque et à utiliser avec précaution en cas d'hypertension associée (augmentation de la rétention sodée),
    • hypotension post-prandiale :  acarbose (50-150 mg avant les repas) ou caféine ou octréotide.
  • 2e intention : bithérapie : midodrine + fludrocortisone.
  • 3e intention : avis en centre spécialisé.

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Prescription d'IPP en cas de traitement par AINS
Indications
  • Co-prescription d’IPP et d’AINS en prévention de l'UGD uniquement si :
    • personnes ≥ 65 ans, ou
    • antécédent d’ulcère gastrique ou duodénal (dans ce cas une infection à H. pylori doit être recherchée et traitée, voir fiche), ou
    • association de l'AINS à (pour rappel : ces associations doivent de principe être évitées) :
      • un antiagrégant plaquettaire (notamment l’aspirine à faible dose et le clopidogrel), ou
      • un corticoïde, ou
      • un anticoagulant.
  • Les IPP doivent être interrompus en même temps que le traitement par AINS.
  • IPP inutiles pour prévenir les complications digestives des antiagrégants plaquettaires/anticoagulants (sans AINS) chez les patients ayant un faible risque de complication (pas d’antécédents d’UGD ou d’hémorragie digestive haute notamment).
Ordonnances
(dose préventive)

Surveillance des plaquettes sous héparine
Indications
  • Surveillance plaquettaire systématique des plaquettes en cas de situation à risque intermédiaire ou élevé de thrombopénie induite par l'héparine (TIH) :
    • risque intermédiaire :
      • patient présentant un cancer.
      • traitement par HBPM à dose prophylactique ou curative et contexte chirurgical (dont césarienne) ou traumatique (immobilisation...).
      • traitement par HNF à dose prophylactique.
      • antécédents d’exposition à une HNF ou aux HBPM dans les 6 derniers mois (en cas de réintroduction après une exposition récente, la chute des plaquettes peut être très rapide).
    • risque élevé :
      • traitement par HNF et contexte de chirurgie (dont césarienne).
      • traitement par HNF à dose curative.
      • circulation extracorporelle.
  • Un traitement par HBPM à dose prophylactique ou curative ne nécessite pas de surveillance systématique des plaquettes en contexte médical (sauf cancer) ou obstétrical (sauf chirurgie, dont césarienne) ou en cas de traumatisme mineur.
Modalités
  • Le rythme de surveillance des plaquettes n'est pas consensuel. La proposition retenue ici est celle des recommandations de l'ANSM (2011).
  • Situations nécessitant une surveillance plaquettaire systématique (voir ci-avant) : dosage plaquettaire :
    • avant l'introduction du traitement ou au plus tard 24h après son introduction,
    • puis 2 fois par semaine pendant 1 mois,
    • puis 1 fois par semaine jusqu'à l'arrêt du traitement (la nécessité de poursuivre la surveillance au-delà de 4-6 semaines n'est pas consensuelle),
    • et à chaque fois que nécessaire en cas de signes évocateurs de TIH :
      • aggravation ou nouvelle suspicion d’événements thrombo-emboliques veineux et/ou artériels,
      • lésion cutanée douloureuse au point d’injection sous-cutanée,
      • manifestation systémique anaphylactoïde.
  • Situation ne nécessitant pas de surveillance plaquettaire systématique : dosage plaquettaire :
    • avant l'introduction du traitement ou au plus tard 24h après son introduction,
    • à chaque fois que nécessaire en cas de signes évocateurs de TIH :
      • aggravation ou nouvelle suspicion d’événements thrombo-emboliques veineux et/ou artériels,
      • lésion cutanée douloureuse ou nécrose au point d’injection sous-cutanée,
      • manifestation systémique anaphylactoïde lors de l'injection.
Interprétation

Risque de TIH évalué par le score des 4T (calculateur) :

  • 0 à 3 : risque faible
  • 4 ou 5 : risque modéré
  • 6 à 8 : risque élevé

Toute suspicion de TIH ou score 4T ≥ 4 doit conduire à un arrêt immédiat du traitement par HBPM et à solliciter un avis spécialisé en urgence pour introduire un relais par anticoagulant non héparinique et poursuivre les explorations par un dosage des anticorps anti-PF4.