Hyperbilirubinémie (ictère)

Tableau 1 - Généralités
Généralités
Valeurs normales
  • Bilirubinémie totale < 20 µmol/L.
  • Bilirubinémie non conjuguée (libre) < 15 µmol/L.
  • Bilirubinémie conjuguée < 5 µmol/L.
Ictère
  • Bilirubinémie totale > 40 µmol/L (visible cliniquement si > 50 µmol/L).
  • Ictère à bilirubine non conjuguée = bilirubine non conjuguée > 70 % de la bilirubinémie totale.
  • Ictère à bilirubine conjuguée ou mixte = bilirubine non conjuguée < 70 % de la bilirubinémie totale.

 

Tableau 2 - Démarche diagnostique
Ictère à bilirubine non conjuguée (libre)
Bilan
Bilan de 1re intention
(ordonnance)
  • Bilan hépatique.
  • NFS + frottis sanguin, réticulocytes.
  • Haptoglobine, LDH.
Principales étiologies
Anomalies des globules rouges
(voir fiche Anémie")
  • Hémolyse (Hb ↓ ou normale, réticulocytes ↑, haptoglobine ↓, LDH ↑). 
  • Dysérythropoïèse (Hb ↓, réticulocytes ↓).
Diminution de l'activité de la bilirubine glucuronide-transferase
  • Syndrome de Gilbert :
    • bénin, fréquent,
    • diagnostic d'élimination,
    • augmentation de la bilirubine non conjuguée :
      • favorisée par le jeûne ou les infections,
      • jamais > 80 µmol/L,
    • normalité de l'Hb, des réticulocytes, du bilan hépatique,
    • mutation génétique avec déficit enzymatique partiel (transmission autosomale récessive, recherche possible mais exceptionnellement indiquée).
  • Ictère néonatal physiologique
    • maturation retardée de quelques jours de l'activité enzymatique,
    • ictère peu marqué qui disparaît rapidement,
    • critères évocateurs d'ictère pathologique
      • survenue < 24 h de vie,
      • signes d'hémolyse ou de cholestase,
      • durée > 10 jours.
  • Syndrome de Crigler-Najjar
    • exceptionnel, souvent très grave,
    • mutation génétique,
    • absence ou effondrement de l'activité enzymatique,
    • ictère néonatal marqué (> 100 µmol/L), permanent, 
    • risque d'encéphalopathie bilirubinique.
Ictère à bilirubine conjuguée AVEC cholestase
Bilan
Bilan de 1re intention
(ordonnance)

Échographie abdominale

2e intentionVoir fiche "anomalies du bilan hépatique"
Principales étiologies

Atteinte des gros canaux biliaires 
Voies biliaires dilatées à l'échographie

  • Obstacle pancréatique :
    • cancer,
    • pancréatite chronique.
  • Obstacle papillaire : ampullome (tumeur de l'ampoule de Vater).
  • Obstacle sur les voies biliaires :
    • lithiase (la dilatation des voies biliaires peut manquer en cas de migration),
    • cancer de la voie biliaire principale,
    • sténose post-opératoire,
    • compression par une ADP ou une tumeur de voisinage, 
    • parasite (douves, ascaris).

Atteinte des canaux biliaires de petits ou moyens calibres 
Non visible à l'échographie

  • Cholangite biliaire primitive :
    • affection auto-immune rare,
    • anticorps anti-mitochondries détectables (Ac anti-mitochondries M2 > 1/40),
    • ictère d'apparition tardive.
  • Cholangites immuno-allergiques :
    • fièvre, douleur marquée en hypochondre droit, hyperéosinophilie,
    • iatrogène le plus souvent : amoxicilline-acide clavulanique, sulfamides, macrolides, allopurinol...
  • Cholangite sclérosante primitive : 
    • rare, cause inconnue,
    • sténoses des voies biliaires intra et/ou extra-hépatiques, visibles à la cholangio-IRM,
    • associée dans plus de la moitié des cas à une colite inflammatoire (Crohn ou RCH),
    • évolution possible vers la cirrhose.
  • Mucoviscidose et anomalies du transporteur des phospholipides (MDR3) pouvant conduire à des obstacles biliaires (mucus, microcalculs).
  • Pathologie hépatique infiltrative à l'origine de compressions des canaux biliaires (granulomatose, lymphome).

Absence d'atteinte des canaux biliaires : atteinte isolée des transporteurs des composants biliaires

  • Hépatites aiguë (transaminases > 10-20 N) : virales, auto immune, alcoolique, médicamenteuse.
  • Cirrhose sévère.
  • Infections bactériennes sévères : pyélonéphrite, pneumopathie, typhoïde, leptospirose...
  • Affections hématologiques : leucémies, syndrome d'activation macrophagique...
  • Cholestase gravidique (apparaissant au 3e trimestre de grossesse et disparaissant à l'accouchement).
  • Cholestase récurrente bénigne (épisodes de cholestase récidivants et spontanément résolutifs avec ictère et prurit. Rare, génétique).
Ictère à bilirubine conjuguée SANS cholestase 
  • Insuffisance hépatocellulaire grave (cirrhose, hépatite aiguë) : ictère le plus souvent mixte avec augmentation de la bilirubinémie libre et conjuguée.
  • Altération de l'excrétion de la bilirubine conjuguée depuis l'hépatocyte.
  • Affections génétiques rares et bénignes : 
    • syndrome de Rotor,
    • maladie de Dubin-Johnson.

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Prescription d'IPP en cas de traitement par AINS
Indications
  • Co-prescription d’IPP et d’AINS en prévention de l'UGD uniquement si :
    • personnes ≥ 65 ans, ou
    • antécédent d’ulcère gastrique ou duodénal (dans ce cas une infection à H. pylori doit être recherchée et traitée, voir fiche), ou
    • association de l'AINS à (pour rappel : ces associations doivent de principe être évitées) :
      • un antiagrégant plaquettaire (notamment l’aspirine à faible dose et le clopidogrel), ou
      • un corticoïde, ou
      • un anticoagulant.
  • Les IPP doivent être interrompus en même temps que le traitement par AINS.
  • IPP inutiles pour prévenir les complications digestives des antiagrégants plaquettaires/anticoagulants (sans AINS) chez les patients ayant un faible risque de complication (pas d’antécédents d’UGD ou d’hémorragie digestive haute notamment).
Ordonnances
(dose préventive)

Surveillance des plaquettes sous héparine
Indications
  • Surveillance plaquettaire systématique des plaquettes en cas de situation à risque intermédiaire ou élevé de thrombopénie induite par l'héparine (TIH) :
    • risque intermédiaire :
      • patient présentant un cancer.
      • traitement par HBPM à dose prophylactique ou curative et contexte chirurgical (dont césarienne) ou traumatique (immobilisation...).
      • traitement par HNF à dose prophylactique.
      • antécédents d’exposition à une HNF ou aux HBPM dans les 6 derniers mois (en cas de réintroduction après une exposition récente, la chute des plaquettes peut être très rapide).
    • risque élevé :
      • traitement par HNF et contexte de chirurgie (dont césarienne).
      • traitement par HNF à dose curative.
      • circulation extracorporelle.
  • Un traitement par HBPM à dose prophylactique ou curative ne nécessite pas de surveillance systématique des plaquettes en contexte médical (sauf cancer) ou obstétrical (sauf chirurgie, dont césarienne) ou en cas de traumatisme mineur.
Modalités
  • Le rythme de surveillance des plaquettes n'est pas consensuel. La proposition retenue ici est celle des recommandations de l'ANSM (2011).
  • Situations nécessitant une surveillance plaquettaire systématique (voir ci-avant) : dosage plaquettaire :
    • avant l'introduction du traitement ou au plus tard 24h après son introduction,
    • puis 2 fois par semaine pendant 1 mois,
    • puis 1 fois par semaine jusqu'à l'arrêt du traitement (la nécessité de poursuivre la surveillance au-delà de 4-6 semaines n'est pas consensuelle),
    • et à chaque fois que nécessaire en cas de signes évocateurs de TIH :
      • aggravation ou nouvelle suspicion d’événements thrombo-emboliques veineux et/ou artériels,
      • lésion cutanée douloureuse au point d’injection sous-cutanée,
      • manifestation systémique anaphylactoïde.
  • Situation ne nécessitant pas de surveillance plaquettaire systématique : dosage plaquettaire :
    • avant l'introduction du traitement ou au plus tard 24h après son introduction,
    • à chaque fois que nécessaire en cas de signes évocateurs de TIH :
      • aggravation ou nouvelle suspicion d’événements thrombo-emboliques veineux et/ou artériels,
      • lésion cutanée douloureuse ou nécrose au point d’injection sous-cutanée,
      • manifestation systémique anaphylactoïde lors de l'injection.
Interprétation

Risque de TIH évalué par le score des 4T (calculateur) :

  • 0 à 3 : risque faible
  • 4 ou 5 : risque modéré
  • 6 à 8 : risque élevé

Toute suspicion de TIH ou score 4T ≥ 4 doit conduire à un arrêt immédiat du traitement par HBPM et à solliciter un avis spécialisé en urgence pour introduire un relais par anticoagulant non héparinique et poursuivre les explorations par un dosage des anticorps anti-PF4.