Généralités |
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Définition | Vomissement gravidique = nausées et vomissements débutant au 1er trimestre de la grossesse en l'absence d'autre étiologie |
Généralités | - Concerne 50 à 90 % des femmes enceintes, en particulier durant les 3 premiers mois.
- Volontiers matinaux.
- Débutant classiquement vers 6 SA, maximaux vers 9 SA et résolutifs vers 15-17 SA.
- La forme la plus sévère, l'hyperémèse gravidique, ne concerne que 1 % des femmes.
- Cause mal connue.
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Évaluation de la sévérité |
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Clinique |
Examen clinique | - Poids (et calcul de la perte par rapport au poids préconceptionnel).
- Recherche de signes de déshydratation :
- soif intense,
- pli cutané,
- hypotension artérielle (orthostatique et/ou de décubitus avec tachycardie), voir choc,
- applatissement des veines superficielles (dont la jugulaire externe en position allongée),
- oligurie,
- sécheresse de la peau (en particulier des aisselles).
- Score PUQE modifié.
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Vomissements gravidiques non compliqués | - Perte de poids < 5 %, ET
- Absence de signes cliniques de déshydratation, ET
- Score PUQE ≤ 6.
Pas d'indication à la réalisation d'un bilan biologique. |
Hyperémèse gravidique | - Perte de poids ≥ 5 %, ET/OU
- Signes cliniques de déshydratation, ET/OU
- Score PUQE ≥ 7.
Indication à la réalisation d'un bilan biologique (voir ci-après). |
Paraclinique |
1re intention | - Indication : hypérémèse gravidique (voir ci-avant).
- Bilan biologique (ordonnance) :
- ionogramme sanguin,
- créatinine,
- bandelette urinaire.
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2e intention | - Indication : persistance ou aggravation des symptômes après un traitement bien conduit.
- Objectif : éliminer un diagnostic différentiel.
- Biologie (ordonnance) :
- ASAT, ALAT,
- lipase,
- NFS,
- CRP,
- TSH, T4 (une baisse de la TSH sans hyperthyroïdie vraie peut être observée dans l'hyperémèse gravidique).
- Échographie abdominale (ordonnance).
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Prise en charge |
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Mesures générales |
Critères d'hospitalisation | - Perte de poids ≥ 5 - 10 %, ET/OU
- Signes de déshydratation, ET/OU
- PUQE ≥ 13, ET/OU
- Kaliémie < 3 mmol/L, ET/OU
- Natrémie < 120 mmol/L, ET/OU
- Créatinine > 100 µmol/L, ET/OU
- Prise en charge ambulatoire initiale et échec des traitements.
- Comorbidités à risque.
En fonction du terrain et de l'évaluation physique et psychique de la patiente, l'hospitalisation peut également se discuter en cas d'associations d'anomalies, même en l'absence de franchissement des seuils présentés ci-dessus. En l'absence de critère d'hospitalisation la prise en charge peut se faire en ambulatoire. |
Éducation (version imprimable) | - Privilégier les aliments stimulant l'envie, aucun régime alimentaire ni aucune modification du mode de vie n'a fait la preuve de son efficacité.
- Boire régulièrement.
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Médicaments | - Indications : voir ci-après.
- Faible niveau de preuve de l'efficacité et de l'innocuité des antiémétiques au 1er trimestre de la grossesse.
- Dans sa recommandation de 2019, la HAS rappelle qu'en raison du risque d’effets indésirables cardiaques graves et de troubles neurologiques, la prescription d’un antiémétique à base de métoclopramide ou métopimazine pour une pathologie non grave devrait être envisagée uniquement pour les vomissements ayant à court terme des complications graves ou très gênantes (note Ordotype : la HAS n'aborde pas la chlorpromazine et la prométhazine, néanmoins ces traitements peuvent également entraîner des troubles neurologiques et/ou un allongement du QT).
- Les propositions suivantes concernent des nausées survenant au 1er trimestre de grossesse. Si les nausées persistent au-delà un diagnostic différentiel devra être recherché et le choix d'un éventuel traitement antiémétique devra privilégier un traitement adapté à un terme plus tardif (voir CRAT).
- En cas d'inefficacité d'un traitement en monothérapie, il est proposé de combiner les antiémétiques plutôt que de les remplacer, en veillant aux risques d'interaction et de potentialisation des effets secondaires.
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Mesures associées | |
Autres | - Mesures à l'efficacité non démontrée et devant être réservées aux femmes ayant un score de PUQE ≤ 6 :
- gingembre,
- vitamine B6 (pyroxidine) : non disponible en France aux posologies utilisées dans la littérature,
- acupuncture et points d'acupression,
- électrostimulation.
- Éviter l'aromathérapie (efficacité non démontrée et risque d'effets secondaires).
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Réhydratation intraveineuse | Si une réhydratation intraveineuse est nécessaire, y associer systématiquement une supplémentation en vitamine B1 afin de prévenir la survenue d’une encéphalopathie de Gayet Wernicke. |
Vomissements gravidiques non compliqués |
1re intention | |
2e intention | - Métoclopramide (ordonnance).
- Réévaluation après 72 heures. En cas d'échec et en l'absence d'apparition de critères d'hospitalisation, passer au traitement de 3e intention.
- Ne pas dépasser 12 semaines consécutives de traitement par métoclopramide pour prévenir la survenue de dyskinésie tardive.
- Les recommandations anglaises proposent également en de 2e intention :
- ondansétron 4 mg PO toutes les 8 heures ou 8 mg PO toutes les 12 heures, hors AMM :
- augmentation minime du risque de fente orofaciale chez l'enfant en cas d'utilisation au 1er trimestre (de l’ordre de 3 cas supplémentaires pour 10 000 naissances vivantes exposées),
- risque de constipation chez la mère,
- ou dompéridone 10 mg PO toutes les 8 heures.
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3e intention | - Médicaments :
- après ECG avec mesure de l'intervalle QTc, surtout en cas de facteurs de risque associés d'allongement du QT,
- chlorpromazine, 10-25 mg toutes les 4 à 6 heures, hors AMM (ordonnance), ou
- prométhazine, 12,5 à 25 mg toutes les 4 à 8 heures, hors AMM, non remboursé (ordonnance), ou
- métopimazine (ordonnance).
- En cas d'échec : hospitalisation.
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Hyperémèse gravidique SANS critère d'hospitalisation |
1e intention | |
2e intention | - Métoclopramide (ordonnance).
- Réévaluation après 24-48 heures. En cas d'échec et en l'absence d'apparition de critères d'hospitalisation, passer au traitement de 3e intention.
- Ne pas dépasser 12 semaines consécutives de traitement par métoclopramide pour prévenir la survenue de dyskinésie tardive.
- Les recommandations anglaises proposent également en de 2e intention :
- ondansétron 4 mg PO toutes les 8 heures ou 8 mg PO toutes les 12 heures, hors AMM :
- augmentation minime du risque de fente orofaciale chez l'enfant en cas d'utilisation au 1er trimestre (de l’ordre de 3 cas supplémentaires pour 10 000 naissances vivantes exposées),
- risque de constipation chez la mère,
- ou dompéridone 10 mg PO toutes les 8 heures.
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3e intention | - Médicaments :
- après ECG avec mesure de l'intervalle QTc, surtout en cas de facteurs de risque associés d'allongement du QT,
- chlorpromazine, 10-25 mg toutes les 4 à 6 heures, hors AMM (ordonnance), ou
- prométhazine, 12,5 à 25 mg toutes les 4 à 8 heures, hors AMM, non remboursé (ordonnance), ou
- métopimazine (ordonnance).
- En cas d'échec : hospitalisation.
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