Régurgitations et RGO du nourrisson < 1 an

APLV= allergie aux protéines de lait de vache, FOGD = fibroscopie œsogastroduodénale, IPP = inhibiteurs de la pompe à protons, PLV=protéines de lait de vache, RGO= reflux gastro-œsophagien, RHD = règles hygiéno-diététiques, TOGD = transit œsogastroduodénal
Diagnostic
Clinique
Régurgitations simples
  • Expulsion soudaine et sans effort d'une petite quantité de liquide gastrique (non digéré) +/- accompagnée de vomissements non bilieux.
  • Surviennent en post-prandial immédiat et peuvent être pluriquotidiennes.
  • +/- Pleurs qui traduisent la gêne de l'enfant et non nécessairement la présence d'une douleur.
  • Apparition entre la 1re et 6e semaine de vie et évolution généralement favorable au cours du 2e semestre de vie.
Drapeaux rouges
RGO pathologique
  • Peu fréquent.
  • Symptômes peu spécifiques associant souvent des régurgitations persistantes ou excessives (en l’absence de régurgitations, on parle de RGO occulte) et :
    • un refus de s’alimenter, ou
    • des pleurs persistants inhabituels, une irritabilité lors de l’alimentation (une irritabilité ou des pleurs excessifs mais isolés ne doivent pas conduire à un diagnostic de RGO pathologique surtout si le développement est normal), ou
    • un ralentissement de la croissance ou une perte de poids, ou
    • des troubles du sommeil.
  • À évoquer également en cas de :
    • apparition après l’âge de 6 mois, 
    • persistance après l'âge de 1 an,
    • terrain à risque : prématurité, pathologie neurologique, anomalie congénitale de l'œsophage, certaines maladies génétiques (dont la mucoviscidose),
    • reflux d'aliments digérés,
    • reflux survenant à distance des repas,
    • syndrome de Sandifer : dystonies à type de torticolis avec courbure du rachis, survenant plusieurs fois par jour par épisodes de 1 à 3 minutes.
Œsophagite
  • Hématémèse.
  • Perte de poids ou cassure de la courbe staturo-pondérale.
Diagnostics différentiels
  • Prise en charge urgente nécessaire :
    • sténose du pylore :
      • enfant entre 2 et 8 semaines,
      • vomissements en jet et arrêt de la prise de poids,
    • occlusion intestinale : vomissements bilieux et distension abdominale,
    • pathologie neurologique ou infection : fontanelle bombée et augmentation rapide du périmètre crânien.
  • Allergie aux protéines de lait de vache (voir fiche) :
    • terrain familial atopique,
    • association à un eczéma,
    • +/- diarrhée chronique et/ou rectorragies.
  • Œsophagite à éosinophiles : 
    • symptomatologie similaire au RGO pathologique,
    • terrain atopique,
    • avis spécialisé gastropédiatre.
Manifestations extra-digestives

La responsabilité des régurgitations dans ces manifestations reste discutée :

  • dyspnée laryngée,
  • dysphonie,
  • laryngites répétées,
  • pneumopathies répétées,
  • toux chronique (nocturne),
  • malaises.

L'asthme, les otites, les rhinopharyngites et l'érythème pharyngé n'orientent pas spécifiquement vers le caractère pathologique du RGO.

Paraclinique
  • Régurgitations typiques sans signes de complication : aucun examen complémentaire.
  • Autres :
    • pH-métrie ou pH-impédancemétrie : symptomatologie atypique et absence de régurgitations (suspicion de RGO occulte, formes extra-digestives isolées : toux, malaise...). La pH-métrie n’a pas sa place dans le cadre d’un RGO extériorisé,
    • FOGD : doute sur une œsophagite ou une anomalie anatomique,
    • échographie abdominale ou TOGD : doute sur une anomalie anatomique.
Indications à un avis spécialisé (gastro-pédiatre)
  • Refus alimentaire.
  • Retard de croissance.
  • Hématémèse.
  • Suspicion d’œsophagite à éosinophiles.
  • Indication de pH-métrie ou pH-impédancemétrie ou FOGD (voir ci-avant).
Traitement
Prise en charge non médicamenteuse
Étape 1 -
Règles hygiéno-diététiques
(version imprimable)
  • Rassurer les parents sur la bénignité des régurgitations, même si elles sont fréquentes.
  • Souligner l'absence de lien avec les pleurs prolongés inexpliqués ou coliques du nourrisson,
  • Parler de régurgitations plutôt que de RGO.
  • Seul le couchage à plat sur le dos est recommandé, sans élévation de la tête ni position latérale.
  • Maintenir l'enfant en position verticale, dans les bras ou en écharpe, 20 à 30 minutes après le repas.
  • Évaluation de l'alimentation :
    • vérifier l'absence de suralimentation,
    • vérifier la connaissance des modalités de reconstitution du lait (voir fiche),
    • ne pas forcer l'enfant à finir ses biberons,
    • vérifier que l'enfant peut éructer lors des pauses et de la fin du repas.
Étape 2 -
Épaississants du lait
  • Indication : allaitement au biberon ET échec des mesures précédentes durant 2 semaines.
  • Modalité :
    • préparations "ARen cas de régurgitations importantes, ou
    • préparations "formules épaissies", en cas de régurgitations mineures,
    • ajout d'épaississant dans les laits n'existant pas en forme anti-reflux.
  • Ne rien faire en cas d'allaitement maternel (en dehors des RHD sus-citées).
Étape 3 -
Alimentation sans PLV
(voir fiche)

En cas d'échec des RHD et de l'épaississement du lait si celui-ci est indiqué :

  • allaitement au biberon :
    • régime d'exclusion durant 2 à 4 semaines avec hydrolysat poussé de protéines de lait de vache ou hydrolysat de protéines de riz,
    • réintroduction systématique des protéines de lait de vache à l'issue de cette période, quel que soit l'effet du régime sur les symptômes,
    • en cas d'échec du régime ou de réapparition des symptômes après réintroduction des PLV : avis spécialisé,
  • allaitement maternel : régime maternel sans protéines de lait de vache (sans substituer par du lait de chèvre ou de brebis en raison du risque élevé d’allergie croisée) durant 2 à 4 semaines avec surveillance des apports en calcium.
Traitements médicamenteux et chirurgie
+/- Alginate de sodium
(ordonnance)
  • Faible niveau de preuve.
  • Indication : suspicion de RGO pathologique après échec des RHD.
  • Traitement initial de 1 à 2 semaines. À poursuivre en cas d'amélioration des symptômes, sous couvert d'une réévaluation régulière pour éviter une utilisation prolongée injustifiée.
IPP
  • Aucune efficacité sur les régurgitations (efficace seulement sur les reflux acides),
  • Il n'y a pas de place pour le traitement d'épreuve d'une pathologie extra-digestive sans pH-métrie préalable.
  • Indications :
    • œsophagite prouvée par une FOGD,
    • RGO pathologique occulte ou complication extra-digestive, authentifié par une pH-métrie ou une pH-impédancemétrie, après échec des RHD,
    • RGO pathologique authentifié par une pH-métrie ou une pH-impédancemétrie, après échec des RHD et du régime d'exclusion des protéines de lait de vache,
    • pyrosis mal toléré par l'enfant en âge de s'exprimer (explorations non nécessaires),
    • +/- traitement d’épreuve en cas de suspicion de RGO pathologique, après échec des RHD et du régime d'exclusion des protéines de lait de vache : 2 semaines initialement, avec poursuite pendant 4 à 8 semaines en cas de bonne efficacité.
  • Modalités :
    • prescription hors AMM chez l'enfant < 1 an,
    • traitement pour 4 à 8 semaines, avis spécialisé en cas de nécessité de poursuite au-delà,
    • posologie 1 mg/kg :
      • 10- 20 kg : 10 mg/j (peut être augmenté à 20 mg/j) (ordonnance),
      • > 20 kg : 20 mg/j (peut être augmenté à 40 mg/j) (ordonnance).
ProkinétiquesNon recommandés, balance bénéfice/risque défavorable
ChirurgieIndications exceptionnelles, sur avis spécialisé

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Prescription d'IPP en cas de traitement par AINS
Indications
  • Co-prescription d’IPP et d’AINS en prévention de l'UGD uniquement si :
    • personnes ≥ 65 ans, ou
    • antécédent d’ulcère gastrique ou duodénal (dans ce cas une infection à H. pylori doit être recherchée et traitée, voir fiche), ou
    • association de l'AINS à (pour rappel : ces associations doivent de principe être évitées) :
      • un antiagrégant plaquettaire (notamment l’aspirine à faible dose et le clopidogrel), ou
      • un corticoïde, ou
      • un anticoagulant.
  • Les IPP doivent être interrompus en même temps que le traitement par AINS.
  • IPP inutiles pour prévenir les complications digestives des antiagrégants plaquettaires/anticoagulants (sans AINS) chez les patients ayant un faible risque de complication (pas d’antécédents d’UGD ou d’hémorragie digestive haute notamment).
Ordonnances
(dose préventive)

Surveillance des plaquettes sous héparine
Indications
  • Surveillance plaquettaire systématique des plaquettes en cas de situation à risque intermédiaire ou élevé de thrombopénie induite par l'héparine (TIH) :
    • risque intermédiaire :
      • patient présentant un cancer.
      • traitement par HBPM à dose prophylactique ou curative et contexte chirurgical (dont césarienne) ou traumatique (immobilisation...).
      • traitement par HNF à dose prophylactique.
      • antécédents d’exposition à une HNF ou aux HBPM dans les 6 derniers mois (en cas de réintroduction après une exposition récente, la chute des plaquettes peut être très rapide).
    • risque élevé :
      • traitement par HNF et contexte de chirurgie (dont césarienne).
      • traitement par HNF à dose curative.
      • circulation extracorporelle.
  • Un traitement par HBPM à dose prophylactique ou curative ne nécessite pas de surveillance systématique des plaquettes en contexte médical (sauf cancer) ou obstétrical (sauf chirurgie, dont césarienne) ou en cas de traumatisme mineur.
Modalités
  • Le rythme de surveillance des plaquettes n'est pas consensuel. La proposition retenue ici est celle des recommandations de l'ANSM (2011).
  • Situations nécessitant une surveillance plaquettaire systématique (voir ci-avant) : dosage plaquettaire :
    • avant l'introduction du traitement ou au plus tard 24h après son introduction,
    • puis 2 fois par semaine pendant 1 mois,
    • puis 1 fois par semaine jusqu'à l'arrêt du traitement (la nécessité de poursuivre la surveillance au-delà de 4-6 semaines n'est pas consensuelle),
    • et à chaque fois que nécessaire en cas de signes évocateurs de TIH :
      • aggravation ou nouvelle suspicion d’événements thrombo-emboliques veineux et/ou artériels,
      • lésion cutanée douloureuse au point d’injection sous-cutanée,
      • manifestation systémique anaphylactoïde.
  • Situation ne nécessitant pas de surveillance plaquettaire systématique : dosage plaquettaire :
    • avant l'introduction du traitement ou au plus tard 24h après son introduction,
    • à chaque fois que nécessaire en cas de signes évocateurs de TIH :
      • aggravation ou nouvelle suspicion d’événements thrombo-emboliques veineux et/ou artériels,
      • lésion cutanée douloureuse ou nécrose au point d’injection sous-cutanée,
      • manifestation systémique anaphylactoïde lors de l'injection.
Interprétation

Risque de TIH évalué par le score des 4T (calculateur) :

  • 0 à 3 : risque faible
  • 4 ou 5 : risque modéré
  • 6 à 8 : risque élevé

Toute suspicion de TIH ou score 4T ≥ 4 doit conduire à un arrêt immédiat du traitement par HBPM et à solliciter un avis spécialisé en urgence pour introduire un relais par anticoagulant non héparinique et poursuivre les explorations par un dosage des anticorps anti-PF4.