Nausées et vomissements

Tableau 1 - Points importants sur les vomissements
Points importants
  • Pas d'examen complémentaire en cas de gastro-entérite aiguë sans signe de gravité ni terrain à risque (voir fiche).
  • Rechercher une urgence métabolique ou étiologique.
  • Vomissements :
    • aigus <7 jours,
    • chroniques >7 jours.
  • À réserver aux vomissements pouvant entraîner à court terme des complications graves ou très gênantes.
  • Seule la métopimazine peut être utilisée chez l'enfant, mais doit être évitée si possible.
  • Penser à vérifier que les traitements habituels ont pu être pris correctement malgré les vomissements.

 

Tableau 2 - Examens paracliniques
Indications à un bilan
  • Signes de déshydratation (poids, soif...).
  • Amaigrissement.
  • Altération de l'état général.
  • Sujet à risque :
    • sujet âgé,
    • diabète,
    • insuffisance cardiaque,
    • insuffisance rénale.
Vomissements aigus
(< 7 jours)
Retentissement
(ordonnance)
  • Ionogramme sanguin :
    • hypokaliémie,
    • hypochlorémie,
    • alcalose métabolique.
  • Créatinine.
  • Ionogramme urinaire.
  • NFS.
Vomissements chroniques
(> 7 jours)
Retentissement
(ordonnance)
  • Ionogramme sanguin :
    • hypokaliémie,
    • hypochlorémie,
    • alcalose métabolique.
  • Créatinine.
  • Ionogramme urinaire.
  • NFS.

Rechercher également une dénutrition (voir fiche).

Étiologie
  • Explorations complémentaires guidées par la clinique.
  • En l'absence de signe d'orientation :
    • fibroscopie œso-gastro-duodénale (FOGD),
    • avis spécialisé.
 

Tableau 3 - Prise en charge des vomissements 
Prise en charge des vomissements (hors chimiothérapie)
  • Traitement étiologique.
  • Réhydratation :
    • eau en petite quantitée et de manière répétée,
    • SRO en cas de gastro-entérite du nourrisson (voir fiche).
  • +/- Antiémétique.
Prescription des antiémétiques
  • À réserver aux vomissements pouvant entraîner à court terme des complications graves ou très gênantes.
  • Efficacité mal établie.
  • Risque de troubles du rythme cardiaque graves et de syndromes extrapyramidaux/dyskinésies.
  • À éviter chez le sujet âgé.
  • Métopimazine : seul utilisable chez l'enfant mais à éviter chaque fois que possible.
AntiémétiqueOrdonnances enfantOrdonnances adulte
Métopimazine
  • Adulte
  • À éviter si :
    • sujet âgé,
    • femme enceinte ou allaitante,
    • troubles de la conduction cardiaque (dont allongement du QT),
    • bradycardie,
    • troubles ioniques non corrigés,
    • association à d'autres traitements allongeant le QT,
    • sujet à risque de rétention aiguë d'urine,
    • glaucome aigu à angle fermé,
    • phénylcétonurie.
Dompéridone

Contre-indiqué

  • Adulte
  • À éviter si :
    • sujet > 60 ans,
    • femme enceinte ou allaitante.
Métoclopramide

Contre-indiqué

Adulte

 
Tableau 4 - Critères d'hospitalisation en urgence
Critères d'hospitalisation en urgence
  • Étiologie urgente (tableau 6).
  • Troubles hydro-électrolytiques nécessitant une correction par voie parentérale.
  • Troubles de la conscience.
  • Impossibilité de réhydratation par voie orale.
  • Impossibilité de prendre un traitement indispensable par voir orale (p.ex. anticoagulants).
  • Décompensation d'une affection associée.
  • Complication des vomissements.

 

Tableau 5 - Complications des vomissements
Complications des vomissements
  • Troubles hydro-électrolytiques.
  • Déshydratation.
  • Inhalation bronchique.
  • Syndrome de Mallory-Weiss (hématémèse à la suite de vomissements).
  • Rupture de la paroi de l'œsophage.
  • Œsophagite.
  • Hémorragie sous-conjonctivale (sans gravité).
  • Fracture de côtes.
  • Dénutrition.
  • Interruption de traitements indispensables.
  • Encéphalopathie de Gayet-Wernicke.

 

Tableau 6 - Étiologies des vomissements
Vomissements aigus (< 7 jours)
Abdomino-pelviennes
  • Gastro-entérite aiguë et toxi-infections alimentaires (diarrhée, douleurs abdominales+/- fébricule).
  • Hépatites aiguës.
  • Occlusion intestinale : arrêt des matières et des gazs, distension abdominale.
  • Sténose du pylore : vomissements post-prandiaux tardifs avec aliments partiellement digérés.
  • Colique hépatique : douleurs de l'hypochondre droit, signe de Murphy.
  • Colique néphrétique : douleurs lombaires, irradiation vers les organes génitaux. hématurie (voir fiche).
  • Pancréatite aiguë : douleurs épigastriques transfixiantes.
  • Infarctus mésentérique.
  • Torsion d'annexe (ovaire ou testicule) (douleurs pelviennes).
  • Appendicite : fièvre, défense/contracture.
  • Péritonite : fièvre, défense/contracture.
  • Pyélonéphrite aiguë.
  • Salpingite.
Médicamenteuses
  • Chimiothérapie.
  • Dérivés de la théophylline.
  • Digitaliques.
  • Antibiotiques.
  • Aciclovir.
  • Colchicine.
  • Dérivés de l'ergot de seigle.
  • Lévodopa.
  • Opiacés.
  • Quinine.
  • Salicylés.
  • Tramadol.
  • Codéine.
Toxiques
  • Alcool.
  • CO.
  • Nicotine.
  • Encre.
  • Solvants.
  • Peintures.
Neurologiques
  • Maladies vestibulaires : vertiges, syndrome vestibulaire.
  • Migraine (voir fiche).
  • Traumatisme crânien.
  • Méningite ou méningo-encéphalite : céphalées, fièvre.
  • Hypertension intracrânienne : céphalées, vomissements matinaux, en jet, sans nausée.
  • Hémorragie méningée : céphalées.
Métaboliques
  • Acidocétose diabétique : amaigrissment, polyuro-polydipsie, glycosurie, cétonurie.
  • Insuffisance rénale aiguë (voir fiche).
  • Hypercalcémie : constipation, tachycardie, polyuro-polydipsie (voir fiche).
  • Hypoglycémie.
  • Insuffisance surrénale aiguë : asthénie, diarrhée, douleurs abdominales, mélanodermie,
  • Hyponatrémie.
  • Hyperthyroïdie : diarrhée motrice, tremblement, tachycardie, thermophobie (voir fiche).
GrossesseVoir fiche
Autres
  • Glaucome aigu : baisse de l'acuité visuelle, céphalées.
  • Infarctus du myocarde inférieur.
  • Vomissements psychogènes : vomissements per-prandiaux ou juste après les repas.
  • Mal des transports.
  • Radiothérapie.
  • Toux.
Enfant

Évoquer en plus :

  • infections ORL : angine, stomatite, rhinopharyngite, otite,
  • pyélonéphrite,
  • infection respiratoire (dont coqueluche émétisante, voir fiche),
  • nouveau-né :
    • atrésie du tube digestif,
    • iléus méconial,
    • maladie de Hirschprung,
    • entérocolite ulcéro-nécrosante,
  • chez le nourrisson et le jeune enfant : 
    • allergie alimentaire,
    • hypervitaminose A ou D.
Vomissements chroniques (> 7 jours)
Causes digestives
  • Paralysie fonctionnelle du tube digestif :
    • diabète, sclérodermie, amylose : gastroparésie, pseudo-obstruction intestinale,
    • chirurgie gastrique ,
    • pseudo-obstruction intestinale primitive.
  • Sténose/obstruction mécanique du tube digestif tumorale ou non.
Psychogène
  • Vomissements psychogènes :
    • vomissements per-prandiaux ou juste après les repas,
    • diagnostic d'élimination.
  • Anorexies (voir fiche), boulimie (voir fiche).
Neurologiques
  • Hypertension intra-crânienne (céphalées, vomissements matinaux, en jet, sans nausée).
  • Épilepsie.
MédicamentsIdem vomissements aigus
Toxiques
  • Idem vomissements aigus.
  • Syndrome d'hyperemesis aux canabinoïdes :
    • intoxication chronique aux canabinoïdes,
    • crise de vomissements répétés associés à la prise de bains chauds ou douches chaudes compulsive.
Autres
  • Vomissements cataméniaux (au moment des règles).
  • Vomissements cycliques :
    • rares,
    • critères diagnostics (tous les critères doivent être remplis) :
      • ≥ 2 épisodes dans les 6 derniers mois de nausées intenses et continues associées à des vomissements paroxystiques durant quelques heures à quelques jours,
      • les épisodes sont stéréotypés chez chaque patient,
      • les épisodes sont séparés de quelques semaines à quelques mois avec un retour à l’état de santé initial entre les épisodes,
      • après une évaluation médicale adaptée les symptômes ne peuvent être attribués à un autre trouble,
    • +/- amaigrissement et/ou déshydratation,
    • pas d'organicité ni de toxiques.
Enfant

Évoquer en plus :

  • erreurs diététiques (quantités excessives, forcing alimentaire),
  • RGO (voir fiche),
  • allergie aux protéines de lait de vache : diarrhée, retard de croissance, manifestations allergiques (voir fiche),
  • maladie coeliaque (diarrhée, retard de croissance),
  • sténose du pylore :
    • nourrisson ~ 1 mois,
    • vomissement explosifs, en jet, abondants,
    • 30-60 minutes après les repas,
    • appétit conservé,
    • cassure de la courbe staturo-pondérale,
  • galactosémie, fructosémie, amomalies du cycle de l'urée.

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Prescription d'IPP en cas de traitement par AINS
Indications
  • Co-prescription d’IPP et d’AINS en prévention de l'UGD uniquement si :
    • personnes ≥ 65 ans, ou
    • antécédent d’ulcère gastrique ou duodénal (dans ce cas une infection à H. pylori doit être recherchée et traitée, voir fiche), ou
    • association de l'AINS à (pour rappel : ces associations doivent de principe être évitées) :
      • un antiagrégant plaquettaire (notamment l’aspirine à faible dose et le clopidogrel), ou
      • un corticoïde, ou
      • un anticoagulant.
  • Les IPP doivent être interrompus en même temps que le traitement par AINS.
  • IPP inutiles pour prévenir les complications digestives des antiagrégants plaquettaires/anticoagulants (sans AINS) chez les patients ayant un faible risque de complication (pas d’antécédents d’UGD ou d’hémorragie digestive haute notamment).
Ordonnances
(dose préventive)

Surveillance des plaquettes sous héparine
Indications
  • Surveillance plaquettaire systématique des plaquettes en cas de situation à risque intermédiaire ou élevé de thrombopénie induite par l'héparine (TIH) :
    • risque intermédiaire :
      • patient présentant un cancer.
      • traitement par HBPM à dose prophylactique ou curative et contexte chirurgical (dont césarienne) ou traumatique (immobilisation...).
      • traitement par HNF à dose prophylactique.
      • antécédents d’exposition à une HNF ou aux HBPM dans les 6 derniers mois (en cas de réintroduction après une exposition récente, la chute des plaquettes peut être très rapide).
    • risque élevé :
      • traitement par HNF et contexte de chirurgie (dont césarienne).
      • traitement par HNF à dose curative.
      • circulation extracorporelle.
  • Un traitement par HBPM à dose prophylactique ou curative ne nécessite pas de surveillance systématique des plaquettes en contexte médical (sauf cancer) ou obstétrical (sauf chirurgie, dont césarienne) ou en cas de traumatisme mineur.
Modalités
  • Le rythme de surveillance des plaquettes n'est pas consensuel. La proposition retenue ici est celle des recommandations de l'ANSM (2011).
  • Situations nécessitant une surveillance plaquettaire systématique (voir ci-avant) : dosage plaquettaire :
    • avant l'introduction du traitement ou au plus tard 24h après son introduction,
    • puis 2 fois par semaine pendant 1 mois,
    • puis 1 fois par semaine jusqu'à l'arrêt du traitement (la nécessité de poursuivre la surveillance au-delà de 4-6 semaines n'est pas consensuelle),
    • et à chaque fois que nécessaire en cas de signes évocateurs de TIH :
      • aggravation ou nouvelle suspicion d’événements thrombo-emboliques veineux et/ou artériels,
      • lésion cutanée douloureuse au point d’injection sous-cutanée,
      • manifestation systémique anaphylactoïde.
  • Situation ne nécessitant pas de surveillance plaquettaire systématique : dosage plaquettaire :
    • avant l'introduction du traitement ou au plus tard 24h après son introduction,
    • à chaque fois que nécessaire en cas de signes évocateurs de TIH :
      • aggravation ou nouvelle suspicion d’événements thrombo-emboliques veineux et/ou artériels,
      • lésion cutanée douloureuse ou nécrose au point d’injection sous-cutanée,
      • manifestation systémique anaphylactoïde lors de l'injection.
Interprétation

Risque de TIH évalué par le score des 4T (calculateur) :

  • 0 à 3 : risque faible
  • 4 ou 5 : risque modéré
  • 6 à 8 : risque élevé

Toute suspicion de TIH ou score 4T ≥ 4 doit conduire à un arrêt immédiat du traitement par HBPM et à solliciter un avis spécialisé en urgence pour introduire un relais par anticoagulant non héparinique et poursuivre les explorations par un dosage des anticorps anti-PF4.