Hyperkaliémie

Tableau 1 - Diagnostic
Diagnostic positif
NormaleK+ = 3,5 - 5 mmol/L.
Hyperkaliémie
  • Hyperkaliémie : K+> 5mmol/L.
  • Hyperkaliémie menaçante : K+> 6,5 mmol/L.
Fausses hyperkaliémies
  • Centrifugation tardive (prélèvement au domicile).
  • Manœuvre de pompage du poing au cours du prélèvement.
  • Garrot serré laissé en place de manière prolongée.
  • Prélèvement traumatique.
  • Hyperleucocytose majeure ( > 100 000/mm3) ou thrombocytémie majeure (> 1 000 000/mm3) : leucémie, syndrome myéloprolifératif.
  • Prélèvement en aval d'une perfusion contenant du potassium.
  • Désinfection du site de prélèvement à la povidone iodée.
  • Diamètre insuffisant de l'aiguille ayant servi au prélèvement.
  • Agitation excessive du tube.,
  • Transfert des tubes au laboratoire par système pneumatique.
  • Non-respect de l'ordre de prélèvement des tubes (contamination de l'échantillon par des additifs d'autres tubes, notamment par les tubes EDTA).
  • Prélèvement sur un cathéter imprégné d'héparine de benzalkonium.
  • Causes génétiques (fausse hyperkaliémie favorisée par une conservation des tubes à basse température) : pseudohyperkaliémie familiale (autosomique dominante), anémie hémolytique héréditaire (dont stomatocytoses).
ECG
Généralités
  • La présence de signes ECG est une urgence thérapeutique (transfert hospitalier via SAMU).
  • Pas de corrélation stricte entre niveau de l'hyperkaliémie et gravité des signes ECG.
  • En l'absence de tout signe ECG au-delà de 6 mmol/L : rechercher une fausse hyperkaliémie (voir ci-avant).
Signes
  • Ondes T amples, symétriques et pointues.
  • Troubles de conduction :
    • diminution puis disparition de l'onde P,
    • allongement de l'espace PR : BAV.
  • Élargissement QRS, arythmie.
  • Bradycardie à QRS larges.
  • Asystolie.
  • Exemples de tracés ECG.
Clinique
  • Paresthésies des extrémités, sensation de brûlures.
  • Crampes.
  • Faiblesse musculaire, paralysie flasque partant des extrémités et d'évolution ascendante (atteinte des muscles respiratoires dans les formes sévères). La paralysie flasque annonce un arrêt cardiaque imminent.
  • Hypotension artérielle.

 

Tableau 2 - Traitement
En pratique au cabinet
Message cléToute hyperkaliémie doit faire réaliser un ECG.
Kaliémie > 6 mmol/L et/ou signes ECG
  • Traitement en urgence, en centre hospitalier,
  • Appel du 15 pour transfert SAMU si :
    • kaliémie ≥ 6,5 mmol/L,
    • signes ECG (tableau 1),
    • manifestations cliniques.
Kaliémie < 6 mmol/L ET ECG normal
  • Traitement étiologique (tableau 3).
  • Discuter l'arrêt des traitements hyperkaliémiants.
  • Traitement médicamenteux, notamment dans les hyperkaliémies modérées et chroniques :
    • résine échangeuse d'ions, par exemple le polystyrène sulfonate de sodium : 1 à 4 cuillères mesures par jour en veillant au risque d'excès d'apport en sodium (~1,65 g/dose) et de complications digestives, et/ou
    • diurétiques thiazidiques (surtout en cas d'HTA), et/ou
    • iSGLT2 (surtout en cas d'insuffisance rénale, d'insuffisance cardiaque ou de diabète).
  • Surveillance biologique étroite (ordonnance).
  • Conseils alimentaires (version imprimable).
Principes de la prise en charge aux urgences
IatrogénieArrêt des traitements hyperkaliémiants.
Correction des troubles de la conduction
  • Gluconate de calcium en l'absence de traitement par digitaliques (digoxine).
  • Sulfate de magnésium en cas de traitement par digitaliques (digoxine).
Transfert du potassium vers le milieu intra-cellulaire
  • Insuline.
  • Salbutamol.
  • Alcalinisation plasmatique.
Élimination de la surcharge potassique
  • Diurétique de l'anse : furosémide.
  • Résine échangeuse d'ions :
    • effet retardé, inconstant,
    • risque de nécrose colique.
  • Épuration extra-rénale par hémodialyse.

 

Tableau 3 - Bilan étiologique
Bilan de 1re intention (ordonnance)
  • Créatinine.
  • Kaliurèse sur échantillon.
Étiologies
Excès d'apport
  • Administration de dose massive de potassium per os ou IV.
  • Transfusion.

Augmentation du transfert du milieu intra-cellulaire vers le milieu extra-cellulaire
Kaliurèse adaptée (> 30 mmol/L)

  • Acidose.
  • Augmentation du catabolisme cellulaire :
    • rhabdomyolyse,
    • brûlure étendue,
    • hémolyse intra-vasculaire,
    • lyse tumorale,
    • hémorragie digestive sévère,
    • hyperthermie,
    • syndrome de revascularisation post-opératoire.
  • Hyperosmolarité :
    • perfusion de mannitol,
    • hyperglycémie.
  • Exercice physique intense,
  • Médicaments
    • β-bloquant non sélectif,
    • intoxication par les digitaliques,
    • agoniste alpha-adrénergique,
    • succinylcholine.

Diminution de l'excrétion rénale
Kaliurèse inadaptée (< 30 mmol/L)

  • Insuffisance rénale :
    • aiguë,
    • chronique : uniquement en cas d'insuffisance rénale préterminale. Dans les autres cas rechercher une autre cause associée.
  • Déficit minéralo-corticoïdes : insuffisance surrénalienne. 
  • Syndrome hyporéninisme-hypoaldostéronisme (néphropathie diabétique, VIH...).
  • Iatrogène :
    • IEC, ARA2 (en contexte d'hypovolémie),
    • AINS,
    • ciclosporine, Tacrolimus,
    • héparine,
    • antagoniste compétitif de l'aldostérone : aldostérone, éplérénone,

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Prescription d'IPP en cas de traitement par AINS
Indications
  • Co-prescription d’IPP et d’AINS en prévention de l'UGD uniquement si :
    • personnes ≥ 65 ans, ou
    • antécédent d’ulcère gastrique ou duodénal (dans ce cas une infection à H. pylori doit être recherchée et traitée, voir fiche), ou
    • association de l'AINS à (pour rappel : ces associations doivent de principe être évitées) :
      • un antiagrégant plaquettaire (notamment l’aspirine à faible dose et le clopidogrel), ou
      • un corticoïde, ou
      • un anticoagulant.
  • Les IPP doivent être interrompus en même temps que le traitement par AINS.
  • IPP inutiles pour prévenir les complications digestives des antiagrégants plaquettaires/anticoagulants (sans AINS) chez les patients ayant un faible risque de complication (pas d’antécédents d’UGD ou d’hémorragie digestive haute notamment).
Ordonnances
(dose préventive)

Surveillance des plaquettes sous héparine
Indications
  • Surveillance plaquettaire systématique des plaquettes en cas de situation à risque intermédiaire ou élevé de thrombopénie induite par l'héparine (TIH) :
    • risque intermédiaire :
      • patient présentant un cancer.
      • traitement par HBPM à dose prophylactique ou curative et contexte chirurgical (dont césarienne) ou traumatique (immobilisation...).
      • traitement par HNF à dose prophylactique.
      • antécédents d’exposition à une HNF ou aux HBPM dans les 6 derniers mois (en cas de réintroduction après une exposition récente, la chute des plaquettes peut être très rapide).
    • risque élevé :
      • traitement par HNF et contexte de chirurgie (dont césarienne).
      • traitement par HNF à dose curative.
      • circulation extracorporelle.
  • Un traitement par HBPM à dose prophylactique ou curative ne nécessite pas de surveillance systématique des plaquettes en contexte médical (sauf cancer) ou obstétrical (sauf chirurgie, dont césarienne) ou en cas de traumatisme mineur.
Modalités
  • Le rythme de surveillance des plaquettes n'est pas consensuel. La proposition retenue ici est celle des recommandations de l'ANSM (2011).
  • Situations nécessitant une surveillance plaquettaire systématique (voir ci-avant) : dosage plaquettaire :
    • avant l'introduction du traitement ou au plus tard 24h après son introduction,
    • puis 2 fois par semaine pendant 1 mois,
    • puis 1 fois par semaine jusqu'à l'arrêt du traitement (la nécessité de poursuivre la surveillance au-delà de 4-6 semaines n'est pas consensuelle),
    • et à chaque fois que nécessaire en cas de signes évocateurs de TIH :
      • aggravation ou nouvelle suspicion d’événements thrombo-emboliques veineux et/ou artériels,
      • lésion cutanée douloureuse au point d’injection sous-cutanée,
      • manifestation systémique anaphylactoïde.
  • Situation ne nécessitant pas de surveillance plaquettaire systématique : dosage plaquettaire :
    • avant l'introduction du traitement ou au plus tard 24h après son introduction,
    • à chaque fois que nécessaire en cas de signes évocateurs de TIH :
      • aggravation ou nouvelle suspicion d’événements thrombo-emboliques veineux et/ou artériels,
      • lésion cutanée douloureuse ou nécrose au point d’injection sous-cutanée,
      • manifestation systémique anaphylactoïde lors de l'injection.
Interprétation

Risque de TIH évalué par le score des 4T (calculateur) :

  • 0 à 3 : risque faible
  • 4 ou 5 : risque modéré
  • 6 à 8 : risque élevé

Toute suspicion de TIH ou score 4T ≥ 4 doit conduire à un arrêt immédiat du traitement par HBPM et à solliciter un avis spécialisé en urgence pour introduire un relais par anticoagulant non héparinique et poursuivre les explorations par un dosage des anticorps anti-PF4.