Diagnostic positif |
---|
Biologique |
- Calcémie idéalement mesurée à jeun.
- Calcémie ionisée (non remboursable ~ 25 euros) : examen le plus fiable.
- Calcémie corrigée par l'albumine ou les protéines : intérêt discuté et formule validée uniquement dans l'hypocalcémie associée à une albuminémie < 40 g/L (calculateur).
- Une hypercalcémie peut être masquée par une carence en vitamine D : répéter le dosage de la calcémie après correction de l'hypovitaminose D (voir fiche).
|
Calcium total | > 2,6 mmol/L. |
Calcium ionisé | > 1,3 mmol/L. |
Clinique |
- Symptômes variables selon le degré de l'hypercalcémie et sa rapidité d'installation.
- Possible absence de symptômes si calcémie totale < 3 mmol/L.
- Même en l’absence de symptômes, une atteinte des rei.ns et des os doit être recherchée.
|
Symptômes d'hypercalcémie aiguë |
Digestif | - Anorexie.
- Nausées, vomissements.
- Constipation.
- Douleurs abdominales épigastriques (parfois pseudo-chirurgicales).
- Pancréatite aiguë (rare).
|
Neurologiques | - Asthénie.
- Fatigabilité musculaire, crampes.
- Paresthésies.
- Troubles de l'humeur, anxiété.
- Hallucinations, psychose.
- Troubles de la concentration.
- Troubles de la vigilance, confusion, somnolence.
- Hyporéflexie ostéotendineuse.
|
Cardio-vasculaire | - Hypertension artérielle.
- ECG :
- tachycardie,
- aplatissement des ondes T,
- raccourcissement de l'espace QT,
- troubles du rythme (extrasystole ventriculaire, fibrillation ventriculaire),
- trouble de la conduction (bloc auriculoventriculaire),
- exemples d'ECG.
|
Rénal | - Syndrome polyuro-polydipsique.
- Déshydratation extra-cellulaire : pli cutané, hypotension orthostatique voire choc hypovolémique, xérose cutanée au niveau des aisselles.
- Oligurie ou anurie (insuffisance rénale).
|
Symptômes d'hypercalcémie chronique |
Cardio-vasculaire | Dépôts calciques (artères coronaires, valves et fibres myocardiques). |
Rénal | - Lithiases rénales récidivantes et bilatérales.
- Néphrocalcinose.
- Insuffisance rénale.
|
Hypercalcémie maligne |
- Urgence thérapeutique.
- Calcémie > 3,5 mmol/L.
- Déshydratation.
- Troubles de la vigilance.
- +/- signes ECG.
|
Diagnostic étiologique |
---|
Message clé |
Diagnostics à évoquer en 1er lieu par argument de fréquence : - hyperparathyroïdie primaire,
- métastases osseuses et tumeurs osseuses primitives.
|
Clinique |
- Nourrisson avec antécédents héréditaires : hyperparathyroïdie, syndrome de Williams et Beuren, syndrome de Jansen...
- Iatrogénie : diurétiques thiazidiques, lithium, surdosage en vitamine A, vitamine D ou Calcium.
- Excès de calcium alimentaire (syndrome des buveurs de lait) chez un patient insuffisant rénal chronique ou en automédication par antiacides à fortes doses.
- Signes d'acromégalie.
|
Paraclinique |
Biologique (ordonnance) | - Calcémie.
- Phosphorémie.
- Parathormone (PTHi).
- 1-25 (OH) vitamine D (calcitriol).
- 25 (OH) vitamine D.
- Calciurie des 24 heures.
- Électrophorèse des protéines sériques.
- Ionogramme sanguin, créatinine.
- NFS.
|
Autres | - Radiographie de thorax (ordonnance).
- ECG : Systématique si calcémie > 3 mmol/L.
|
Principales étiologies |
Phosphorémie ↓ |
- PTH ↑ ou normale
- Calciurie ↑ ou normale
- 25 (OH) vitamine D normale
| - Hyperparathyroïdie primaire :
- hypercalcémie parfois absente et maladie révélée par une ostéoporose et/ou des lithiases récidivantes. En cas de doute (notamment en cas d’élévation de la PTH et de calcémie normale), prendre un avis spécialisé,
- phosphorémie ↓ (mais pouvant être normal),
- étiologies :
- adénome parathyroïdien, ou
- hyperplasie des parathyroïdes, ou
- carcinome parathyroïdien (1 %).
- imageries indiquées seulement si une prise en charge chirurgicale est envisagée (voir Tableau 2) : échographie + scintigraphie au Sestamibi ou TEP-scanner à la choline,
- recherche de NEM systématique avec conseil génétique si :
- hyperparathyroïdie primaire < 30 ans, ou
- plusieurs cas dans la même famille d’hypercalcémie, ou
- carcinome ou adénome parathyroïdien atypique, ou atteinte multiglandulaire, ou
- présence d'autres atteintes évocatrice :
- NEM 1 (mutation du gène MEN1) : tumeur endocrine pancréatique et/ou du duodénum, adénome hypophysaire,
- NEM 2A (mutation du gène RET) : cancer médullaire de la thyroïde, phéochromocytome,
- NEM 4 (mutation du gène CDKN1B) : adénome hypophysaire,
- mutation du gène HRPT2/CDC73 tumeurs de la mâchoire.
- Hyperparathyroïdie tertiaire (insuffisance rénale chronique).
- Iatrogénie : hyperparathormonémie induite par le lithium, le denosumab, les biphosphonates, le phosphore.
|
- PTH ↑ ou normale
- Calciurie ↓ ou normale
| Calcul de la fraction d’excrétion (FE) du calcium (ordonnance) - FE calcium > 2 % = Hyperparathyroïdie primaire,
- FE calcium < 1 % = Hypercalcémie familiale bénigne (= hypercalcémie hypocalciurique familiale), rare : conseil génétique.
|
| Hypercalcémie tumorale maligne (doser la PTHrp) (ordonnance). |
- PTH ↓
- Calciurie ↑ ou normale
| Syndrome de Jansen : - nanisme à membres courts et hypercalcémie sévère,
- autosomique dominant,
- mutation du gène PTHR1.
|
Phosphorémie normale ou ↑ |
- PTH ↓
- Calcitriol ↑
- 25 OH vitamine D ↑
| Hypervitaminose D : - iatrogénie (surdosage vitamine D),
- granulomatose (dont sarcoïdose),
- tuberculose,
- maladie de Hodgkin.
|
Autres (PTH ↓) | - Lyse osseuse :
- métastases osseuses (primitif : sein, poumon, rein, thyroïde, testicules),
- hémopathies (myélome),
- Immobilisation prolongée (disparition 6 mois après la reprise de l'activité).
- Surdosage en vitamine A.
- Diurétique thiazidique (calciurie ↓).
- Consommation excessive de calcium.
- Hyperthyroïdie (en cas de thyrotoxicose sévère).
- Insuffisance surrénale aiguë, phéochromocytome.
- Mutation inactivatrice de CYP24A1 (hypercalcémie parfois sévère dans l'enfance suite à la prise de vitamine D).
- Syndrome de Williams et Beuren :
- maladie génétique,
- déficit intellectuel léger à modéré,
- malformation cardiovasculaire,
- profil comportemental particulier avec hypersociabilité.
|