Dépistage du cancer colorectal

Tableau 1 - Indications du dépistage
Indications du dépistage organisé
  • 50 à 74 ans (inclus), ET
  • Risque moyen (absence de facteur de risque, voir ci-après), ET
  • Sujet asymptomatique (absence de signe d'alerte, voir ci-après).
  • À réaliser tous les 2 ans.
Ne sont pas des indications du dépistage organisé 
Présence de facteurs de risque
Facteurs de risque
  • Antécédent personnel d'adénome (polype) ou de cancer colorectal (CCR).
  • Antécédent familial d'adénome (polype) ou de CCR chez un(e) apparenté(e) au 1er degré (père, mère, frère, sœur, enfant).
  • Maladie inflammatoire chronique de l'intestin (maladie de Crohn, rectocolite hémorragique).
  • Polypose adénomateuse familiale.
  • CCR héréditaire non polyposique (syndrome de Lynch).
Conduite à tenir

Avis spécialisé pour dépistage individualisé

Présence de signes d'alerte
Signes d'alerte
  • Rectorragies, méléna.
  • Carence martiale.
  • Anémie inexpliquée.
  • Masse abdominale.
  • Syndrome inflammatoire inexpliqué.
  • Signes généraux : amaigrissement, asthénie, fièvre inexpliquée.
  • Douleurs abdominales, syndrome rectal.
  • Envie constante d'aller à la selle.
  • Troubles du transit d'apparition, d'aggravation, ou de modification récente.
  • Alternance diarrhée/constipation.
Conduite à tenirColoscopie d'emblée
CCR = Cancer colorectal

 

Tableau 2 - Dépistage organisé
Dépistage organisé
Réalisation chez le médecin traitant
  • Étape 1 : le patient invité par courrier à se rendre chez son médecin traitant.
  • Étape 2 : le médecin traitant confirme l'absence de facteur de risque et de signes d'alerte (voir tableau 1).
  • Étape 3 : remise du kit et explications données au patient sur le dépistage et les modalités de réalisation du prélèvement,
  • En cas de non-réception du courrier, possibilité de :
    • remettre quand même le kit (remplir le formulaire manuellement), ou
    • demander au patient de contacter le CRCDC ou sa CPAM de rattachement pour recevoir une nouvelle invitation (annuaire), ou
    • demander une nouvelle invitation via Ameli Pro.
  • En cas de refus de dépistage du patient :
    • notifier le refus dans son dossier médical ainsi qu’à sa CPAM de rattachement,
    • prévenir le patient qu’il doit également informer lui-même sa CPAM de son refus de dépistage.
Réalisation en autonomieAprès réception du courrier d'invitation, possibilité pour le patient de commander et de réaliser seul le test sur le site monkit.depistage-colorectal.fr (QR code imprimable).
Réalisation en pharmacieAvec ou sans réception du courrier d'invitation : possibilité de retirer un test directement en pharmacie. Le pharmacien doit alors vérifier l'éligibilité du patient, lui donner des informations générales sur le dépistage et lui expliquer l'utilisation du test.
Interprétation du test
  • Test positif : adresser pour une coloscopie.
  • Test négatif : nouveau test 2 ans plus tard.
  • Pour toute demande concernant l’analyse d’un test, il est possible de contacter le secrétariat médical du laboratoire CERBA au 01 34 40 20 20.
Commande de tests
  • Depuis l'espace. Délai de livraison d'environ 2 semaines.
  • Pour toute demande concernant une commande de test, il est possible de contacter :
    • Plateforme Amelipro : 08 11 70 97 10,
    • SAV DaklaPack® au 01 78 76 86 00 ou par mail à savccr@daklapack.fr.
CRCDC = Centre Régional de Coordination des Dépistages des Cancers

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Prescription d'IPP en cas de traitement par AINS
Indications
  • Co-prescription d’IPP et d’AINS en prévention de l'UGD uniquement si :
    • personnes ≥ 65 ans, ou
    • antécédent d’ulcère gastrique ou duodénal (dans ce cas une infection à H. pylori doit être recherchée et traitée, voir fiche), ou
    • association de l'AINS à (pour rappel : ces associations doivent de principe être évitées) :
      • un antiagrégant plaquettaire (notamment l’aspirine à faible dose et le clopidogrel), ou
      • un corticoïde, ou
      • un anticoagulant.
  • Les IPP doivent être interrompus en même temps que le traitement par AINS.
  • IPP inutiles pour prévenir les complications digestives des antiagrégants plaquettaires/anticoagulants (sans AINS) chez les patients ayant un faible risque de complication (pas d’antécédents d’UGD ou d’hémorragie digestive haute notamment).
Ordonnances
(dose préventive)

Surveillance des plaquettes sous héparine
Indications
  • Surveillance plaquettaire systématique des plaquettes en cas de situation à risque intermédiaire ou élevé de thrombopénie induite par l'héparine (TIH) :
    • risque intermédiaire :
      • patient présentant un cancer.
      • traitement par HBPM à dose prophylactique ou curative et contexte chirurgical (dont césarienne) ou traumatique (immobilisation...).
      • traitement par HNF à dose prophylactique.
      • antécédents d’exposition à une HNF ou aux HBPM dans les 6 derniers mois (en cas de réintroduction après une exposition récente, la chute des plaquettes peut être très rapide).
    • risque élevé :
      • traitement par HNF et contexte de chirurgie (dont césarienne).
      • traitement par HNF à dose curative.
      • circulation extracorporelle.
  • Un traitement par HBPM à dose prophylactique ou curative ne nécessite pas de surveillance systématique des plaquettes en contexte médical (sauf cancer) ou obstétrical (sauf chirurgie, dont césarienne) ou en cas de traumatisme mineur.
Modalités
  • Le rythme de surveillance des plaquettes n'est pas consensuel. La proposition retenue ici est celle des recommandations de l'ANSM (2011).
  • Situations nécessitant une surveillance plaquettaire systématique (voir ci-avant) : dosage plaquettaire :
    • avant l'introduction du traitement ou au plus tard 24h après son introduction,
    • puis 2 fois par semaine pendant 1 mois,
    • puis 1 fois par semaine jusqu'à l'arrêt du traitement (la nécessité de poursuivre la surveillance au-delà de 4-6 semaines n'est pas consensuelle),
    • et à chaque fois que nécessaire en cas de signes évocateurs de TIH :
      • aggravation ou nouvelle suspicion d’événements thrombo-emboliques veineux et/ou artériels,
      • lésion cutanée douloureuse au point d’injection sous-cutanée,
      • manifestation systémique anaphylactoïde.
  • Situation ne nécessitant pas de surveillance plaquettaire systématique : dosage plaquettaire :
    • avant l'introduction du traitement ou au plus tard 24h après son introduction,
    • à chaque fois que nécessaire en cas de signes évocateurs de TIH :
      • aggravation ou nouvelle suspicion d’événements thrombo-emboliques veineux et/ou artériels,
      • lésion cutanée douloureuse ou nécrose au point d’injection sous-cutanée,
      • manifestation systémique anaphylactoïde lors de l'injection.
Interprétation

Risque de TIH évalué par le score des 4T (calculateur) :

  • 0 à 3 : risque faible
  • 4 ou 5 : risque modéré
  • 6 à 8 : risque élevé

Toute suspicion de TIH ou score 4T ≥ 4 doit conduire à un arrêt immédiat du traitement par HBPM et à solliciter un avis spécialisé en urgence pour introduire un relais par anticoagulant non héparinique et poursuivre les explorations par un dosage des anticorps anti-PF4.