Généralités |
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- En l’absence de signe clinique d’hyperglycémie, le diagnostic de diabète nécessite 2 résultats anormaux :
- 2 tests différents (au même moment ou non), ou
- le même test à 2 reprises.
- En cas de test anormal, il n’est pas nécessaire d’attendre pour réaliser le 2e test qui peut être effectué dès que possible.
- En cas de signes cliniques d’hyperglycémie ou de complication aiguë du diabète (acidocétose ou coma hyperosmolaire), 1 seul dosage > 11/mmol/L (2 g/L) suffit à poser le diagnostic.
- En cas de résultats de tests discordants, rechercher l’origine de la discordance : respect du jeûne, interférences… (voir fiche HbA1c).
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Diabète |
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Glycémie veineuse | - Glycémie à jeun veineuse ≥ 1,26 g/L (7 mmol/L), ou
- Glycémie aléatoire veineuse ≥ 2 g/L (11 mmol/L) ET :
- signes cliniques d'hyperglycémie (soif et polyurie), ou
- complication aiguë (acidocétose, hyperosmolarité).
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HbA1c | En France, l'HbA1c n'est pas un outil de diagnostic ni de dépistage du diabète (stratégie de dépistage jugée trop coûteuse). Pour l'OMS et l'Association Américaine du Diabète : - une HbA1c ≥ 6,5 % à 2 reprises, ou associée à un autre résultat de test anormal (glycémie à jeun ou HGPO) suffit à poser le diagnostic de diabète, MAIS
- une HbA1c< 6,5 % ne suffit pas à l'exclure.
Dans les situations pouvant altérer l'interprétation de l'HbA1c (voir fiche), celle-ci ne doit pas être utilisée pour le diagnostic du diabète (préférer la glycémie à jeun et/ou l'HGPO). |
HGPO | - Glycémie à 2 h ≥ 2 g/L (11 mmol/L).
- Test plus sensible pour le diagnostic de diabète que la glycémie à jeun et l’HbA1c.
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Critères ALD no8 | Relève de l'exonération du ticket modérateur le diabète, de type 1 et de type 2, défini par la constatation à deux reprises au moins d'une glycémie à jeun ≥ 7 mmol/L (1,26g/L) dans le plasma veineux. |
Prédiabète |
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- Définition ;
- glycémie à jeun veineuse ≥ 1,00 g/L et < 1,26 g/L (5.6 à 7 mmol/L), ou
- HbA1c entre 5,7 et 6,4 %.
- Indication à la réalisation d'une HGPO (ordonnance) :
- prédiabète si glycémie à 2 h entre 1,40 g/L et 2 g/L (7,8 mmol/L à 11 mmol/L).
- diabète si glycémie à 2 h ≥ 2 g/L (11 mmol/L).
- Le prédiabète est un facteur de risque de diabète et de pathologie cardiovasculaire : indication de dépistage annuel du diabète et de prise en charge des facteurs de risque cardio-vasculaires en cas de prédiabète.
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Diabète gestationnel |
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- 1er trimestre : glycémie à jeun
- 0,92-1,25 g/L (5,1-7 mmol/L) : diabète gestationnel précoce,
- ≥ 1,26 g/L (7 mmol/L) : diabète de type 2 découvert pendant la grossesse.
- Entre 24 et 28 SA, HGPO 75 g de glucose (ordonnance) : diabète gestationnel si au moins 1 des 3 valeurs est pathologique :
- T 0 ≥ 0,92 g/L (5,1 mmol/L),
- T 1h ≥ 1,80 g/L (10,0 mmol/L),
- T 2h ≥1,53 g/L (8,5 mmol/L).
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Classification des diabètes |
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Généralités | - En cas de diagnostic du diabète, il est important d’identifier le type de diabète afin de définir la prise en charge la plus adaptée +/- dépister les personnes apparentées.
- La classification du diabète n’est pas toujours évidente, certains patients ayant des formes intermédiaires ; en cas de doute, un avis spécialisé est nécessaire.
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Diabète de type 1 | - Mécanisme : destruction auto-immune des cellules 𝞫.
- Présentation habituelle : aiguë chez l’enfant (syndrome polyuro-polydipsique, acidocétose), tableau plus lent chez l’adulte.
- Arguments en faveur d’un diabète de type 1 :
- début < 35 ans,
- IMC < 25 kg/m²,
- perte de poids involontaire,
- acidocétose,
- glycémie > 3.6 g/l au diagnostic,
- antécédent personnel ou familial d'auto-immunité ou de diabète de type 1,
- insulinodépendance précoce,
- traitement d’un cancer par inhibiteur de check-point immunitaire.
- En cas de suspicion de diabète de type 1 :
- dosage des auto-anticorps (ordonnance) :
- anti-GAD,
- anti-IA-2,
- anti-ZnT8 (non remboursés en ambulatoire),
- anti-insuline en l’absence de traitement par insuline,
- +/- anti-îlot (non effectué en routine),
- l’absence d’auto-anticorps n’exclut pas le diagnostic : avis spécialisé.
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Diabète de type 2 | - Mécanisme : insulinorésistance et perte progressive de la sécrétion d’insuline par les cellules 𝞫.
- Présentation habituelle : installation très lente (certaines formes héréditaires peuvent néanmoins se manifester par une acidocétose).
- Arguments en faveur d’un diabète de type 2 :
- IMC ≥ 25,
- hyperglycémie modérée,
- absence d’acidocétose,
- absence de perte de poids,
- absence d’auto-immunité familiale,
- antécédent familial de diabète de type 2,
- syndrome métabolique.
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Autres types de diabète | - Diabète pancréatique :
- pancréatite aiguë ou chronique, tumeur, traumatisme, mucoviscidose, hémochromatose,
- dépistage annuel recommandé (et 3-6 mois après une pancréatite aiguë).
- Diabète post-transplantation : dépistage recommandé en situation stable, par HGPO.
- Diabète monogénique (dont MODY), à rechercher en cas de :
- présentation atypique,
- antécédents familiaux de diabète sur plusieurs générations,
- risque > 5 % (calculateur),
- diabète néonatal (début < 6 mois).
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