Chutes du sujet âgé

Tableau 1 - Bilan des chutes répétées
Définition
Chutes répétées : ≥ 2 chutes sur une période de 12 mois.
Interrogatoire

16 questions standardisées :

  • Y a-t-il eu un traumatisme physique ?
  • Le séjour au sol a-t-il dépassé 1 heure ?
  • La personne a-t-elle pu se relever seule après la chute ?
  • La personne a-t-elle pu se tenir debout sans aide après la chute ?
  • La personne a-t-elle peur de faire une nouvelle chute ?
  • Y a-t-il eu un malaise et/ou une perte de connaissance au moment de la chute ?
  • Y a-t-il eu un déficit neurologique sensitivomoteur constitué ou transitoire ?
  • Y a-t-il eu des troubles de la conscience ?
  • Y a-t-il eu un vertige ? (sensation erronée de déplacement rotatoire de l'espace ou de déplacement du corps dans l'espace)
  • Y a-t-il eu un état fébrile ou une pathologie infectieuse précédant la chute ?
  • Y a-t-il eu prise d'un médicament hypoglycémiant ?
  • Y a-t-il eu une augmentation de la fréquence des chutes ces dernières semaines ?
  • La personne a-t-elle une ostéoporose sévère ?
  • La personne prend-elle des médicaments anticoagulants ?
  • La personne vit-elle seule ?
  • La personne a-t-elle des aides à domicile ?
Examen physique
Recherche de signes de gravité des chutes

Voir tableau 2

Bilan paraclinique
Recherche de signes de gravité

Examens uniquement sur point d'appel clinique :

  • radiographie osseuse en cas de douleurs,
  • CPK et créatinine en cas de station au sol > 1 heure,
  • ECG en cas de notion de malaise ou de perte de connaissance,
  • glycémie en cas de diabète,
  • TDM cérébral (aux urgences, si besoin via SAMU) en cas de point d'appel clinique ou de traumatisme associé à l'un des éléments suivants :
    • déficit neurologique focalisé,
    • amnésie des faits de plus de 30 minutes avant le traumatisme,
    • GCS < 15,
    • perte de conscience,
    • suspicion de fracture ouverte du crâne ou d'embarrure,
    • tout signe de fracture de la base du crâne (hémotympan, ecchymose périorbitaire bilatérale, otorrhée ou rhinorrhée de liquide cérébrospinal),
    • plus d'un épisode de vomissement,
    • convulsion post-traumatique,
    • trouble de la coagulation (dont traitement anti-coagulant ou anti-aggrégant).
Recherche de facteurs de risque
  • Systématique (ordonnance) :
    • ionogramme sanguin (hyponatrémie),
    • vitamine D.
  • Sur point d'appel :
    • ECG,
    • NFS,
    • HbA1c chez le sujet diabétique,
    • EEG,
    • imagerie cérébrale,
    • doppler des artères cérébrales,
    • Holter-ECG,
    • échographie cardiaque.

 

Tableau 2 - Signes de gravité des chutes
Signes de gravité des chutes
Conséquences immédiates de la chute
  • Station au sol prolongée avec incapacité de se relever seul.
  • Traumatisme.
  • Complication du décubitus.
  • Syndrome post-chute (tableau 6).
Conséquences à distance de la chute
  • Peur de chuter.
  • Restriction des activités de la vie quotidienne.
  • Syndrome post-chute (tableau 6).
Pathologie responsable de la chute
  • Trouble du rythme ou de la conduction.
  • Accident vasculaire cérébral.
  • Insuffisance cardiaque.
  • Infarctus.
  • Maladie infectieuse.
  • Hypoglycémie.
Caractère répétitif de la chute
  • Augmentation récente de la fréquence des chutes.
  • Association de plus de 3 facteurs de risque de chute (tableau 4).
  • Troubles de l'équilibre ou de la marche (tableau 5).
Chute survenant chez un sujet fragile

Sujet fragile s'il présente ≥ 3 des facteurs de fragilité suivants :

  • perte de poids involontaire de plus de 4,5 kg (ou ≥5 % du poids) depuis 1 an,
  • état de fatigue ressenti par le patient,
  • vitesse de marche ralentie (plus de 5 secondes pour effectuer 4 mètres),
  • baisse de la force musculaire (incapacité de réaliser le test de 5 levers de chaise en moins de 15 secondes ou force maximale de préhension < 27 kg chez l’homme et < 16 kg chez la femme),
  • baisse du niveau d’activité physique par rapport à celle de l’année précédente.
Facteurs de risque de chute grave
  • Ostéoporose avérée.
  • Prise de médicaments anticoagulants.
  • Isolement social et familial.

 

Tableau 3 - Prise en charge des chutes répétées
Prise en charge des chutes à répétition
Consultation/HDJ gériatrique

Recherche de facteurs de risque et prise en charge réalisée idéalement en consultation spécialisée ou HDJ, si :

  • ≥ 2 chutes au cours des 2 derniers mois, ou
  • ≥ 1 chute avec blessure ou impossibilité de se relever seule, ou
  • présence de troubles de la marche ou de l'équilibre (tableau 5), ou
  • importante peur de tomber.
Révision de l'ordonnance
  • Polymédication.
  • Recherche de médicaments à risque :
    • prise de psychotropes +++ :
      • antidépresseurs,
      • antipsychotiques,
      • somnifères,
    • anti-hypertenseurs,
    • anti-inflammatoires,
    • opioïdes,
    • diurétiques,
    • digoxine, antiarythmique de classe 1.
Recherche et prise en charge des facteurs favorisants

Voir tableau 4

Chaussage et prise en charge podologique
  • Port de chaussures :
    • à talons larges et bas (2-3 cm),
    • à semelles fines et fermes,
    • avec tige remontant haut.
  • En cas de troubles de la marche et/ou de douleur des pieds : bilan podologique (ordonnance).
Supplémentation calcique/ ostéoporose
  • Apports alimentaires calciques compris entre 0,8 et 1,2 gramme par jour (calculateur).
  • Correction d'une éventuelle carence en vitamine D.
  • Traitement anti-ostéoporose si ostéoporose avérée (voir fiche).
  • Selon le Collège des Enseignant de Gériatrie, une ostéodensitométrie doit être pratiquée chez toute personne âgée ayant fait au moins une chute dans les 12 derniers mois (cette indication n’est pas incluse dans les indications prises en charge dans la CNAM ,voir fiche).
Marche ou activité physique
  • Essentielle.
  • Au moins 30 minutes par jour.
  • Programme de rééducation/réadaptation en cas de haut risque de chute et/ou de critères de gravité de la chute et/ou de troubles de la marche ou de l'équilibre (ordonnance).
  • +/- Activité physique adapatée (voir fiche d'aide à la prescription) :
    • programme d'exercices d'intensité croissante,
    • programme devant inclure des exercices d'équilibre,
    • au moins 3 séances par semaine durant au moins 12 semaines.
Si troubles de la marche et/ou de l'équilibre
  • Bilan podologique (ordonnance).
  • Kinésithérapie et auto-rééducation (ordonnance).
  • Aménagement de l'environnement :
    • conseils (fiche conseil),
    • évaluation par un ergothérapeute (non prise en charge par la CNAM, mais parfois prise en charge par les caisses de retraite et les mutuelles).
  • Si besoin : aide technique à la marche (canne, béquille, déambulateur...) (voir fiche).
Prise en charge d'un syndrome post-chute

Voir tableau 6

 

Tableau 4 - Facteurs de risque de chute
Facteurs prédisposants
  • Âge ≥ 80 ans.
  • Sexe féminin.
  • Antécédent de fracture traumatique.
  • Polymédication.
  • Médicaments à risque :
    • psychotropes +++ :
      • antidépresseurs,
      • antipsychotiques,
      • somnifères,
    • anti-hypertenseurs,
    • anti-inflammatoires,
    • opioïdes,
    • diurétiques,
    • digoxine, antiarythmique de classe 1.
  • Trouble de la marche et/ou de l'équilibre (voir tableau 5) :
    • Timed up & go test ≥ 20 secondes et/ou
    • station unipodale ≤5 secondes et/ou
    • Stop walking while talking.
  • Diminution de la force et/ou de la puissance musculaire des membres inférieurs (incapacité à se relever d'une chaise sans l'aide des mains, IMC ≤ 21 kg/m2).
  • Arthrose des membres inférieurs et/ou du rachis.
  • Anomalie des pieds.
  • Trouble de la sensibilité des membres inférieurs.
  • Baisse de l'acuité visuelle.
  • Syndrome dépressif.
  • Déclin cognitif.
Facteurs précipitants
  • Cardio-vasculaires :
    • malaise, perte de connaissance,
    • hypotension orthostatique.
  • Neurologiques : accident vasculaire cérébral, confusion.
  • Syndrome vestibulaire.
  • Métaboliques :
    • hyponatrémie,
    • hypoglycémie,
    • intoxication éthylique.
  • Environnementaux :
    • éclairage insuffisant,
    • encombrement du lieu de vie,
    • chaussage.

 

Tableau 5 - Dépistage des troubles de la marche
Dépistage des troubles de la marche chez le sujet âgé
SystématiqueExamen de la marche de la personne âgée sur une courte distance et recherche de troubles apparents.
Station unipodale
  • Réalisation :
    • demander au sujet de rester debout sur un pied le plus longtemps possible,
    • rester derrière le sujet pendant le test pour le sécuriser en cas de nécessité,
    • lancer le chronomètre dès que le pied a quitté le sol.
  • Analyse : risque de chute traumatique si impossibilité de tenir plus de 5 secondes ou nécessité de lever les bras.
Timed up and go test
  • Réalisation :
    • départ : sujet assis sur une chaise à accoudoirs,
    • se lever, marcher 3 mètres, faire demi-tour et revenir s'asseoir,
    • marcher à la vitesse la plus naturelle possible en utilisant une aide à la marche si cela est son habitude, et en portant ses chaussures habituelles.
  • Analyse : prédictif d'une nouvelle chute si ≥ 15 secondes.
Vitesse de marcheMarche lente : le sujet met plus de 5 secondes à parcourir 4 mètres.
Stop walking while talking test
  • Réalisation : le sujet parle pendant qu'il marche en ligne droite à sa vitesse habituelle avec ses aides techniques habituelles. Il peut également lui être proposé des exercices comme de compter à l'envers de 1 en 1 ou de 3 en 3, ou de lister des animaux.
  • Analyse : risque de chute si le sujet doit s'arrêter ou stabiliser sa marche.

 

Tableau 6 - Syndrome post-chute
Syndrome post-chute
Diagnostic

Symptômes non expliqués par des lésions traumatiques ou neurologiques :

  • rétropulsion,
  • composante anxieuse majeure déclenchée en position debout (phobie de la marche ou de la position debout),
  • marche à petits pas glissés, sans décollement des talons,
  • +/- élargissement du polygone de sustentation,
  • +/- retard à l'initiation de la marche ou freezing,
  • hypertonie oppositionnelle, altération des réaction d'adaption posturale.
Prise en charge

Urgence gériatrique :

  • hospitalisation,
  • rééducation fonctionnelle,
  • psychothérapie.

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Prescription d'IPP en cas de traitement par AINS
Indications
  • Co-prescription d’IPP et d’AINS en prévention de l'UGD uniquement si :
    • personnes ≥ 65 ans, ou
    • antécédent d’ulcère gastrique ou duodénal (dans ce cas une infection à H. pylori doit être recherchée et traitée, voir fiche), ou
    • association de l'AINS à (pour rappel : ces associations doivent de principe être évitées) :
      • un antiagrégant plaquettaire (notamment l’aspirine à faible dose et le clopidogrel), ou
      • un corticoïde, ou
      • un anticoagulant.
  • Les IPP doivent être interrompus en même temps que le traitement par AINS.
  • IPP inutiles pour prévenir les complications digestives des antiagrégants plaquettaires/anticoagulants (sans AINS) chez les patients ayant un faible risque de complication (pas d’antécédents d’UGD ou d’hémorragie digestive haute notamment).
Ordonnances
(dose préventive)

Surveillance des plaquettes sous héparine
Indications
  • Surveillance plaquettaire systématique des plaquettes en cas de situation à risque intermédiaire ou élevé de thrombopénie induite par l'héparine (TIH) :
    • risque intermédiaire :
      • patient présentant un cancer.
      • traitement par HBPM à dose prophylactique ou curative et contexte chirurgical (dont césarienne) ou traumatique (immobilisation...).
      • traitement par HNF à dose prophylactique.
      • antécédents d’exposition à une HNF ou aux HBPM dans les 6 derniers mois (en cas de réintroduction après une exposition récente, la chute des plaquettes peut être très rapide).
    • risque élevé :
      • traitement par HNF et contexte de chirurgie (dont césarienne).
      • traitement par HNF à dose curative.
      • circulation extracorporelle.
  • Un traitement par HBPM à dose prophylactique ou curative ne nécessite pas de surveillance systématique des plaquettes en contexte médical (sauf cancer) ou obstétrical (sauf chirurgie, dont césarienne) ou en cas de traumatisme mineur.
Modalités
  • Le rythme de surveillance des plaquettes n'est pas consensuel. La proposition retenue ici est celle des recommandations de l'ANSM (2011).
  • Situations nécessitant une surveillance plaquettaire systématique (voir ci-avant) : dosage plaquettaire :
    • avant l'introduction du traitement ou au plus tard 24h après son introduction,
    • puis 2 fois par semaine pendant 1 mois,
    • puis 1 fois par semaine jusqu'à l'arrêt du traitement (la nécessité de poursuivre la surveillance au-delà de 4-6 semaines n'est pas consensuelle),
    • et à chaque fois que nécessaire en cas de signes évocateurs de TIH :
      • aggravation ou nouvelle suspicion d’événements thrombo-emboliques veineux et/ou artériels,
      • lésion cutanée douloureuse au point d’injection sous-cutanée,
      • manifestation systémique anaphylactoïde.
  • Situation ne nécessitant pas de surveillance plaquettaire systématique : dosage plaquettaire :
    • avant l'introduction du traitement ou au plus tard 24h après son introduction,
    • à chaque fois que nécessaire en cas de signes évocateurs de TIH :
      • aggravation ou nouvelle suspicion d’événements thrombo-emboliques veineux et/ou artériels,
      • lésion cutanée douloureuse ou nécrose au point d’injection sous-cutanée,
      • manifestation systémique anaphylactoïde lors de l'injection.
Interprétation

Risque de TIH évalué par le score des 4T (calculateur) :

  • 0 à 3 : risque faible
  • 4 ou 5 : risque modéré
  • 6 à 8 : risque élevé

Toute suspicion de TIH ou score 4T ≥ 4 doit conduire à un arrêt immédiat du traitement par HBPM et à solliciter un avis spécialisé en urgence pour introduire un relais par anticoagulant non héparinique et poursuivre les explorations par un dosage des anticorps anti-PF4.